Le culte des fondatrices chez les bénédictines des XVIIe et XVIIIe siècles. Liens entre iconographie et discours hagiographique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Bulletin du CERCOR Année : 2018

The cult of the foundresses among the Benedictines of the 17th and 18th centuries. Links between iconography and hagiographical discourse

Le culte des fondatrices chez les bénédictines des XVIIe et XVIIIe siècles. Liens entre iconographie et discours hagiographique

Résumé

This originale study focuses on the cult of foundresses among Benedictine nuns during the 17th and 18th centuries, highlighting the inseparable link between iconography and hagiographic stories both for medieval foundresses and for the founders of new congregations at modern era. The Tridentine reformers want their abbeys to make a return to the sources which will bring about a renewal of the cult due to the founders. Among the Benedictines, the cult of Saint Scholastica is very successful. She appears in iconography as the traditional founder of Benedictine nuns. In addition to this strong personality, each abbey develops the cult of its own founder, the majority of them, medieval holy nuns: Saint Odile of Alsace, Saint Radegonde, Saint Opportune, Saint Fare, Saint Austreberthe. The engraving very frequently accompanies the written word in terms of hagiographic discourse; the selection and visual reproduction of chosen life episodes make it possible to highlight moments or particular virtues alongside the story. The physical image allows the construction of a mental image in the minds of the faithful, always linked to the hagiographic discourse. Iconography is used as a vector for disseminating the cult of the saint within and outside the Benedictine religious order. In the 17th century, the use of the arts, mainly painting and engraving, to illustrate and support the holiness of a person became a very important issue for the congregations of Benedictine nuns of post-Tridentine foundation. This “pre-canonization” iconography is considered necessary by the new congregations to “imprint” a visual archetype in the collective imagination, as is the case for Catherine de Bar, founder of the Benedictines of the Perpetual Adoration of the Saint- Sacrament, and Antoinette d'Orléans-Longueville, founder of the Benedictines of Notre-Dame du Calvaire. This advertising iconography is set up to be used in the event of canonization and to facilitate obtaining it. The development of iconography is part of the hagiographic strategy, like the life story or the relics.
Cette étude inédite porte sur le culte des fondatrices chez les religieuses bénédictines au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, en mettant en valeur le lien indissociable entre l’iconographie et les récits hagiographiques tant pour les fondatrices médiévales que pour les fondatrices de congrégations nouvelles à l’époque moderne. Les réformatrices tridentines veulent faire accomplir à leurs abbayes un retour aux sources qui suscite le renouveau du culte dû aux fondatrices. Parmi les bénédictines, le culte de sainte Scholastique connait un grand succès. Elle apparait dans l’iconographie comme la fondatrice traditionnelle des moniales bénédictines. En plus de cette personnalité forte, chaque abbaye développe le culte de sa propre fondatrice, pour la majorité d’entre elles, des religieuses saintes médiévales : sainte Odile d’Alsace, sainte Radegonde, sainte Opportune, sainte Fare, sainte Austreberthe. L’estampe accompagne très fréquemment l’écrit en fait de discours hagiographique, la sélection et la reproduction visuelle d’épisodes de vie choisis permettent de mettre en valeur des instants ou des vertus particulières en parallèle du récit. L’image physique permet la construction d’une image mentale dans la pensée des fidèles, toujours en lien avec le discours hagiographique. L’iconographie est utilisée comme vecteur de diffusion du culte de la sainte dans et hors de l’ordre religieux bénédictin. Au XVIIe siècle, l’utilisation des arts, essentiellement la peinture et la gravure, pour illustrer et appuyer la sainteté d’une personne devient un enjeu très important pour les congrégations de religieuses bénédictines de fondation post-tridentine. Cette iconographie de « pré-canonisation » est jugée nécessaire par les congrégations nouvelles pour « imprimer » un archétype visuel dans l’imaginaire collectif, comme c’est le cas pour Catherine de Bar, fondatrice des bénédictines de l’Adoration perpétuelle du Saint-Sacrement, et d’Antoinette d’Orléans-Longueville, fondatrice des bénédictines de Notre-Dame du Calvaire. Cette iconographie publicitaire est mise en place pour être utilisée en cas de canonisation et pour en faciliter l’obtention. Le développement de l’iconographie fait partie de la stratégie hagiographique, comme le récit de vie ou la mise en reliques.
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Citer

Lydie Brunetti. Le culte des fondatrices chez les bénédictines des XVIIe et XVIIIe siècles. Liens entre iconographie et discours hagiographique. Bulletin du CERCOR, 2018, 42. ⟨hal-04283333⟩

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