Dans un article de 2014, requestionnant les notions d’enracinement, d’ancrage et d’arrimage, Bernard Debarbieux constate l’attrait des géographes pour les métaphores mais leur paradoxal manque d’appétence pour l’explication du choix de ces dernières. Une rapide analyse des métaphores employées pour caractériser les relations des équipements culturels à leur environnement proche tend à confirmer la première partie du constat. Prenons pour exemple le cas des équipements culturels dans les territoires en déprise qui sont régulièrement décrits par les géographes comme des « enclaves » qui peinent à s’intégrer aux réalités socio- culturelles de leur environnement proche et dans les habitudes de fréquentation des habitants (Lusso, 2009 ;Vivant, Grelet, 2014). Paradoxalement, les injonctions à l’intégration de ces équipements n’ont jamais été aussi fortes que ces dernières années : comment alors travailler cette question de l’ancrage local ? Cette proposition de communication a pour objectif de revenir sur cette question de l’ancrage territorial des équipements culturels comme processus dynamique à travers les exemples du Louvre Lens, musée des Beaux-Arts, et de Culture Commune, scène nationale du bassin minier du Pas-de-Calais – situés à 6 kilomètres l’un de l’autre mais appartenant à des généalogies de projet et à des vocations culturelles opposées. Nous proposons alors de préciser les différentes modalités d’ancrage de ces équipements culturels grâce à l’analyse de la gouvernance, des projets d’établissement et des dispositifs mis en place par ces deux équipements (comme la médiation)