La formation des internes de médecine générale est professionnelle : elle n’est composée que de 200 heures d’enseignements universitaires lors des trois années du diplôme (DES) qui se termine par la thèse de doctorat. Les stages professionnels occupent de fait une place centrale pour l’acquisition de l’expérience du métier dans différents contextes. Mais la charge de travail des internes dépasse le seuil de la légalité. Face au manque de personnels dans les services hospitaliers, ils deviennent une ressource RH indispensable au système. Cela produit des effets délétères sur leur santé mentale et physique, mais cela est collectivement toléré. C’est devenu un « passage obligé » normalisant la souffrance ordinaire dans le rapport subjectif au travail. En 2019, une étude scientifique comparative incrimine l’inaction de la Faculté de médecine de Nice à ce propos. L’équipe du DES sollicite alors une recherche-intervention pour tendre vers une formation hybride (blended-learning), être accompagnée dans de nouvelles pratiques pédagogiques adossées aux usages du numérique et identifier des leviers permettant de limiter les risques psychosociaux des internes. Pendant trois ans, la phase de recherche et l’espace d’actions de l’intervention seront consubstantiels tout en évaluant les changements d’une façon continuée dans l’usage. La programmation de la substitution du chercheur au bénéfice de l’agentivité collective et transformative (Engeström & Sannino, 2013 ; Virkkunen, 2006) des médecins-enseignants du DES constitue la complexité de la démarche développementale entreprise en santé et pour la santé.