Il existe plusieurs manières de « déboulonner les Lumières », c'est-à-dire de questionner ou de problématiser la référence intellectuelle qu’elles constituent et les valeurs prétendument émancipatrices qu’on leur associe (perfectibilité, rationalité, universalité, modernité) : - soit l'on procède à des remises en question ou déboulonnages externes : • émanant des adversaires des Lumières à leur époque (anti-Lumières et ds une moindre mesure « anti-philosophes », cf D. Masseau) • naissant, de manière plus contemporaine, d’idéologies hostiles au progressisme, qu’on les qualifie de « réactionnaires », d’« illibérales » ou de « nouveau front républicain souverainiste » (Y. Citton, Altermodernités, p. 12) • émanant enfin des héritiers naturels des Lumières, ces « courants de gauche » dont S. Roza a récemment analysé « la volte-face historique » qui les dresse contre « leurs propres compagnons de lutte [et] leurs précédesseurs les plus illustres » (La Gauche contre les Lumières, p. 14) - soit l'on privilégie les remises en question ou déboulonnages internes, dans lequelles s’inscrit davantage ma contribution : que signifie alors « internes » ? Qui émane des Lumières elles-mêmes et de leurs représentants. Non qu’ils s’érigent en adversaires des Lumières, ms parce qu’ils interrogent plutôt de manière sceptique la démarche et les enjeux des Lumières : leurs valeurs et leur possibilité.