Raymond Queneau est né sous le signe astrologique du poisson, raison pour laquelle, d’après ses propres aveux, le poisson est un motif récurrent de son œuvre. Le roman Saint Glinglin, publié en 1948, s’ouvre en effet sur une longue méditation devant un aquarium, qui devient un véritable fil rouge dans l’ensemble du roman. Il y prend diverses significations symboliques et sert aussi de point de départ à de nombreux jeux de langage. Cet article tentera d’éclairer les différentes interprétations possibles de ce motif de l’aquarium, en particulier dans son rapport avec la ville dont il est parfois la métaphore et parfois l’antithèse, avant que la ville devienne à son tour une sorte d’aquarium à ciel ouvert dans les derniers chapitres.