Après juin 1940, la majorité des ressortissants français à Hong Kong soutient le ralliement du consul à la France Libre, mais l’organisation d’un comité pose problème. L’ambassade de France à Pékin et le gouvernement général à Hanoï sont hostiles et le diplomate en poste dans la colonie britannique s’engage dans un double-jeu. Rapidement, le réseau local prend de l’ampleur, avec des membres davantage mus par leur anglomanie que par la personne du général De Gaulle. Les volontaires affluent de tout l’Extrême-Orient, en quête d’un havre pour se former avant de rejoindre les forces françaises libres en Europe ou en Afrique. Deux comités entrent en compétition dans la région : Singapour et Hong Kong. L’histoire du second est une succession de désastres et d’occasions manquées. La raison principale de cet échec tient aux personnalités qui s’agglomèrent autour de ce projet commun : un escroc patriote, un commerçant sans charisme, un franc-maçon anticlérical, un prêtre catholique prudent ou encore un courtier juif isolé. Autant de profils variés et de tempéraments hauts en couleur qui se télescopent. L’invasion japonaise, en décembre 1941, révèle d’autres individus qui gravitent autour du comité sans nécessairement en faire partie. Volontaires évincés, membres de dernière minute, fonctionnaires vietnamiens tenus à l’écart… Les combats éclairent ces trajectoires et rendent plus complexes – et illusoire – l’appréhension d’une identité commune pour ces Français Libres.