Obésité et Binge Eating Disorder : le rôle des émotions
Résumé
Contexte : Cliniquement, les personnes souffrant d’obésité présentent des différences de profils émotionnels et de styles alimentaires selon la présence associée ou non d’un Binge Eating Disorder (BED). . L’objectif de cette étude transversale était de comparer les profils émotionnels d’individus en situation d’obésité avec ou sans BED, d’individus présentant un BED sans obésité et de participants normo-pondéraux sans BED.
Méthode : Les participants (N=165 – 121 femmes – âge moyen = 41,8 (ET = 14) ans), recrutés à la fois dans un service hospitalier spécialisé en nutrition et en population générale, ont répondu à un entretien diagnostic évaluant la présence d’un BED (MINI), puis à des auto-questionnaires évaluant l’émotionalité positive et négative (EPN-31), les compétences émotionnelles (PEC) et l’alimentation émotionnelle (DEBQ-EE).
Résultats : Les participants avec BED (avec et sans obésité) présentent une émotionalité négative et une alimentation émotionnelle supérieures aux participants obèses sans BED et aux normo-pondéraux sans BED. Les compétences émotionnelles (identification et régulation des émotions) sont inférieures à celles des participants obèses sans BED et des normo-pondéraux sans BED. Les participants présentant un BED sans obésité ont des niveaux de régulation émotionnelle inférieurs aux participants présentant un BED avec obésité.
Discussion : Les individus avec BED présentent des déficits émotionnels plus marqués que les participants normo-pondéraux sans BED, mais également aux obèses sans BED. Le déficit de régulation émotionnelle est majoré lorsque le BED n’est pas associé à une obésité. Ces résultats ouvrent des perspectives thérapeutiques intéressantes pour le ciblage du développement de stratégies de régulation émotionnelle non-dysfonctionnelles.
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