Heurs et malheurs des porcelaines chinoises. Des salles de vente aux publications savantes : quelques cas d’expertise en France dans les années 1860-1870 - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2023

Heurs et malheurs des porcelaines chinoises. Des salles de vente aux publications savantes : quelques cas d’expertise en France dans les années 1860-1870

Résumé

On 12 February 1883, an auction eagerly awaited by connoisseurs opened: that of chocolate-maker François Philibert Marquis (1821-1889), whose collection contained more than 560 items, including 505 Chinese ceramics. It was a real event, attended by connoisseurs, collectors and those curious about the period. The success of this sale, and the fact that it was attended by the most important collectors of the period, reflects the growing interest in Chinese porcelain in France throughout the second half of the 19th century. Although this period is more commonly known for the full development of Japonism, the indisputable importance of this movement, both in terms of collecting and its impact on the pictorial and decorative arts, should not overshadow the singular role played by Chinese ceramics during the same period: the creation of collections for study as well as the formation of learned circles contributed to the development of a field of study that gave rise to an expertise in these objects. How was Chinese porcelain identified and dated in the mid-nineteenth century? How did the sales of the imperial collection from the Summer Palace (Yuanmingyuan 圓明園 ) influence these early attempts at appraisal? The work of art critic Albert Jacquemart (1808-1875), the case of famille rose porcelains and an examination of the Barbet de Jouy sale will enable us to set out some of the issues involved in establishing an expertise in Chinese ceramics in France in the 1860s-1870s and to assess how market injunctions both constituted and disrupted this expertise.
Le 12 février 1883 ouvre une vente aux enchères très attendue des amateurs : celle du chocolatier François Philibert Marquis (1821-1889), dont la collection rassemble plus de 560 numéros, parmi lesquels 505 céramiques chinoises. C’est un véritable événement auquel se pressent tous les connaisseurs, collectionneurs et curieux de cette époque. Le succès de cette vente et sa fréquentation par les plus importants collectionneurs de l’époque sont à l’image de l’intérêt croissant suscité en France par la porcelaine chinoise durant toute la seconde moitié du XIXe siècle. Si cette période est plus communément connue pour le plein développement du japonisme, l’importance indiscutable de ce courant, du point de vue tant du collectionnisme que de son impact sur les arts picturaux et décoratifs, ne doit pas occulter la place singulière qu’eurent les céramiques chinoises à la même époque : la constitution de collections destinées à l’étude tout autant que la formation de cercles savants contribuent à l’élaboration d’un champ d’études qui est à l’origine d’une expertise de ces objets. Quels sont les moyens mis en œuvre pour identifier et dater la porcelaine chinoise au milieu du XIXe siècle ? Comment les ventes de la collection impériale issue du Palais d’été (Yuanmingyuan 圓明園 ) influencent-elles ces premières tentatives d’expertise ? Les travaux du critique d’art Albert Jacquemart (1808-1875), le cas des porcelaines famille rose et l’examen de la vente Barbet de Jouy permettront d’exposer quelques-unes des problématiques liées à la constitution d’une expertise sur les céramiques chinoises en France dans les années 1860-1870 et d’évaluer comment les injonctions du marché sont tout à la fois constitutives et disruptives de cette expertise.
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Citer

Pauline d'Abrigeon. Heurs et malheurs des porcelaines chinoises. Des salles de vente aux publications savantes : quelques cas d’expertise en France dans les années 1860-1870. Pauline d'Abrigeon; Pauline Guyot; Catherine Tran-Bourdonneau. À portée d'Asie. Collectionneurs, collecteurs et marchands d'art asiatique en France (1750-1930), Lienart; Institut national d'histoire de l'art; Musée des Beaux-arts de Dijon, pp.98-109, 2023, 978-2-35906-404-9. ⟨hal-04253396⟩
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