Dans leur récent bilan commun des interprétations sociologiques de la Commune de Paris, Jacques Rougerie et Robert Tombs appellent à enrichir par des enquêtes micro-analytiques le travail de Roger Gould sur les rapports entre haussmannisation, réseaux sociaux et identités révolutionnaires. L’article répond à l’invitation en soumettant le film historiographique de « la reconquête de la Ville par la Ville » à un jeu d’échelles et de temporalités qui en décortique la chrono-logie et discute la centralité accordée aux effets des opérations urbaines du Second Empire sur les motivations, les formes de mobilisation et la géographie du mouvement communaliste de 1871. L’appréhension dans une plus longue durée du lien entre urbanisation et révolution, entre « grande ville » et « grande cité », révèle la vitalité préhaussmannienne de la politisation des communes périphériques du Grand Paris du xixe siècle et conduit alors à la formulation de nouvelles pistes de recherche.