Depuis l’apparition de l’internet, du web aux dispositifs de discussion en ligne, les discours numériques constituent de nouveaux objets d’études pour les sciences du langage. En France, ces recherches datent même d’avant l’apparition de l’internet puisque, dès l’arrivée du Minitel, quelques linguistes (comme Jacques Anis) se sont intéressés aux mutations de l’écriture déterminées par la généralisation des différents types de communication dérivés de l'informatique. L’arrivée de l’internet, de la communication numérique et, plus spécifiquement des dispositifs de discussion en ligne (forums, tchats, courrier électronique) est marquée par l’apparition d’une nouvelle textualité propre au numérique. L’analyse des effets du numérique sur les formes langagières devient alors une préoccupation majeure pour de très nombreux linguistes. Ces chercheurs se sont alors intéressés à l’apparition de phénomènes nouveaux (les smileys, les mèmes, les gifs, les hyperliens, etc) ou, au contraire, montré que les discours numériques ne renouvellaient pas forcément les grandes catégories d’analyse des discours. L’analyse de discours numérique a aussi obligé les linguistes à interroger en retour les concepts et les méthodologies habituellement utilisés dans les sciences du langage. Ainsi, la constitution de corpus numériques permet de repenser l’opposition public / privé, l’hypertextualité amène à enrichir la notion d’interdiscours et les spécificités des discours numériques obligent à adopter une approche techno-langagière et à repenser l’opposition oral / écrit.