When museums increase listening: sound creation in the service of transmission
Quand les musées augmentent l'écoute : la création sonore au service de la transmission
Résumé
In a context of "cultural democratization", French museums have been innovating for many years in the field of mediation in favor of enlarged audiences (diverse and impeded). The "museology of emotions" (Varutti, 2020) proposes new ways to access knowledge through the senses and active participation. At the crossroads of new technologies and multimodality, scenarized and immersive devices emerge in which sound design has an important place. As a new auditorium, the museum environment takes on the possibilities of the medium and proposes new spaces, places and moments of listening (Joy, 2015) : what do we listen to in the museum? To what extent does it change the way we experience collections? What listening situations can the museum offer ?
In the form of narration, ambiance or soundscape, between in situ sound recordings, fiction and archive extracts, sonography seems particularly adapted to the development of sensitive environments where emotions become the keys to a more intuitive understanding of the collections. The success of the museum experience depends on the harmony created between scientific discourse and sound accompaniment. The immersive tendency in a reconstituted environment will depend on the coherence of the choices made in terms of composition and writing (in situ sound recording, fiction mixed with archive extracts, acting, etc.), production and diffusion (dynamic binaural sound, headphones listening...). However, despite everything, we can legitimately question the effectiveness of these systems in transmitting knowledge. Indeed, carried out by service providers responding to calls for tender by museums, these devices are often part of an empirical knowledge inspired by expertise in cultural marketing and design. These disciplines encourage the development of technologies that are both close to the habits of cultural consumption (networks, interfaces, etc.) and lead to innovations (new generations of headsets and audio guides, etc.) and new paradigms (multiverse, NFTs, etc.). The improvement (performance, ergonomics, aesthetics, etc.) of immersive technologies associated with a miniaturization of tools, the optimal integration of interfaces in the exhibition scenography as well as the reorganization of sound spaces (Salmet, 2016, p. 197 198), is thus intended to respond to the stakes of maximizing the visitor's experience in a progressive logic. However, as Lortat-Jacob reminds us, the experience of listening in the museum is a human science above all before being an exact science (acoustics), and "[...] every man selects what he wants to hear-or what his culture has taught him to hear" (Lortat-Jacob, 2003, 2). Through a node properly "visio-phonic" (Thibaud, 1994), the meeting between visual information and aesthetically and formally coherent sound environments allows to reinforce the narrative to which the experience adds in subjectivity. Thus the trivialization of the media proposals in the museum called "immersive" or "interactive" is proportional to the conceptual vagueness surrounding these same terminologies.
During these conferences, we will present an experimental protocol developed for the new National Navy Museum (Paris) whose objective is to determine the effectiveness of the immersive sound device created by Unendliche Studio for the young public.
Dans un contexte de " démocratisation culturelle ", les musées français innovent depuis de nombreuses années dans le domaine de la médiation en faveur de publics élargis (divers et empêchés). La "muséologie des émotions" (Varutti, 2020) propose de nouveaux modes d'accès à la connaissance par les sens et la participation active. Au carrefour des nouvelles technologies et de la multimodalité, émergent des dispositifs scénarisés et immersifs dans lesquels le design sonore occupe une place importante. En tant que nouvel auditorium, l'environnement muséal s'approprie les possibilités du médium et propose de nouveaux espaces, lieux et moments d'écoute (Joy, 2015) : qu'écoute-t-on au musée ? Dans quelle mesure cela change-t-il la façon dont nous percevons les collections ? Quelles situations d'écoute le musée peut-il offrir ?
Sous forme de narration, d'ambiance ou de paysage sonore, entre prises de son in situ, fiction et extraits d'archives, la sonographie semble particulièrement adaptée au développement d'environnements sensibles où les émotions deviennent les clés d'une compréhension plus intuitive des collections. Le succès de l'expérience muséale dépend de l'harmonie créée entre le discours scientifique et l'accompagnement sonore. La tendance immersive dans un environnement reconstitué dépendra de la cohérence des choix effectués en termes de composition et d'écriture (prise de son in situ, fiction mêlée à des extraits d'archives, jeu d'acteur...), de production et de diffusion (son binaural dynamique, écoute au casque...). Malgré tout, on peut légitimement s'interroger sur l'efficacité de ces dispositifs en matière de transmission des savoirs. En effet, réalisés par des prestataires répondant aux appels d'offre des musées, ces dispositifs s'inscrivent souvent dans un savoir empirique inspiré d'une expertise en marketing culturel et en design. Ces disciplines favorisent le développement de technologies à la fois proches des habitudes de consommation culturelle (réseaux, interfaces, etc.) et porteuses d'innovations (nouvelles générations de casques et d'audioguides, etc.) et de nouveaux paradigmes (multivers, NFT, etc.).
L'amélioration (performance, ergonomie, esthétique, etc.) des technologies immersives associée à une miniaturisation des outils, à l'intégration optimale des interfaces dans la scénographie de l'exposition ainsi qu'à la réorganisation des espaces sonores (Salmet, 2016, p. 197 198), vise ainsi à répondre aux enjeux de maximisation de l'expérience du visiteur dans une logique progressive. Cependant, comme le rappelle Lortat-Jacob, l'expérience de l'écoute au musée est une science humaine avant tout avant d'être une science exacte (l'acoustique), et " [...] chaque homme sélectionne ce qu'il veut entendre - ou ce que sa culture lui a appris à entendre " (Lortat-Jacob, 2003, 2). Par un nœud proprement " visio-phonique " (Thibaud, 1994), la rencontre entre des informations visuelles et des environnements sonores esthétiquement et formellement cohérents permet de renforcer la narration à laquelle l'expérience ajoute de la subjectivité. Ainsi la banalisation des propositions médiatiques au musée dites " immersives " ou " interactives " est proportionnelle au flou conceptuel qui entoure ces mêmes terminologies.
Lors de ces conférences, nous présenterons un protocole expérimental développé pour le nouveau Musée national de la Marine (Paris) dont l'objectif est de déterminer l'efficacité du dispositif sonore immersif créé par Unendliche Studio pour le jeune public.
| Origine | Fichiers produits par l'(les) auteur(s) |
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