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Vidéo Année : 2018

6. Colloque "Ladislas Mandel (1921-2006) ou l’humanisme de la lettre"

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Résumé

Explorateur d’écritures et créateur de caractères, Ladislas Mandel a privilégié dans sa pensée comme dans ses créations l’humanité et la sensibilité de la lettre et du lecteur. Le 11 juin 2018, une journée d’études en hommage au typographe et historien des écritures Ladislas Mandel s’est tenue à la Bibliothèque de l’Arsenal, en co-organisation avec le Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon. Des conservateurs, des enseignants, des créateurs et des historiens des écritures, pour la plupart témoins et disciples de Ladislas Mandel se sont réunis pour rendre compte chacun à leur manière du travail de ce typographe inventeur et enquêteur des signes. Vous allez ainsi pouvoir découvrir ici une grande partie des interventions orales des participants au colloque dont la diversité fait écho aux champs disciplinaires traversés par Mandel durant sa carrière dédiée au dessin de caractères typographiques. Né en Roumanie en 1921, dans une famille juive d’origine hongroise, Ladislas Mandel s’installe en France à partir de 1936, avant de s’engager dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa formation initiale à la peinture et à la sculpture (Beaux-Arts de Rouen et Académie Ranson à Paris), puis à la restauration de monuments historiques et à la taille de pierre, lui inculque une perception globale de la forme, de sa tension et de son équilibre, ainsi qu’une approche gestuelle, visuelle et plastique de l’écriture qu’il met au service de la typographie. Entré en 1954 à la fonderie Deberny & Peignot, il apprend le dessin de lettre aux côtés d’Adrian Frutiger. L’essor de la photocomposition et la nécessité d’adapter les catalogues plomb à cette nouvelle technologie conduisent le maître et l’élève à inventer le métier de « dessinateur de caractères ». En 1968, Mandel prend la direction artistique de la firme Lumitype devenue International Photon Corporation, pour laquelle il crée de nombreuses polices, dont des caractères cyrilliques, hébreux, arabes et grecs. Son travail de créateur de caractères se poursuivra ensuite jusqu’en 1998 avec des créations célèbres, comme le « Galfra » pour l’Italie et la Belgique en 1975-1981, le « Clottes » pour la France en 1985, le « Colorado » pour les Etats-Unis en 1998.... Chacune de ses créations répond à un double enjeu : favoriser la lisibilité des petits corps, en leur restituant les traits distinctifs d’un environnement culturel donné ; rendre un service d’ordre social aux « oubliés » et aux « sans-grades » qui lisent difficilement, en humanisant la lettre au lieu de la neutraliser, en l’harmonisant au paysage intérieur du lecteur. Il approfondira ensuite ses recherches sur les origines de la typographie humanistique en créant en 1999 deux « caractères d’étude », le Solinus et le Laura, à partir d’un incunable publié à Parme en 1493. Hanté par l’histoire des formes, fasciné par la valeur symbolique de la lettre comme signe, il rêve d’écrire une « graphologie générale des arts » qui mettrait en perspective les expressions plastiques et scripturales des sociétés humaines, et ce qu’elles révèlent d’elles-mêmes à travers les formes qu’elles choisissent pour fixer leur existence. Ce dessein non abouti s’incarne dans l’extraordinaire collection, bibliothèque d’étude et cabinet de curiosités épigraphiques, qu’il avait rassemblée dans sa maison du Paradou en Arles jusqu’à sa mort en 2006, et où les objets, copies ou originaux, côtoyaient les livres comme autant de pages de texte témoignant de l’histoire des écritures à travers les millénaires et les civilisations. Les interventions orales ont fait l’objet d’une captation réalisée par le Service des Manifestations de la BnF, qui a eu l’amabilité de mettre ces archives sonores à la disposition des organisateurs. Elles s’organisent autour des trois temps du colloque de 2018, à savoir d’abord la présentation des fonds Mandel situés à la Bibliothèque de l’Arsenal et au Musée de l’Imprimerie et de la Communication Graphique, puis la place de Ladislas Mandel dans l’histoire de la typographie et des écritures et enfin les relations qu’entretiennent les archives, la collection avec le métier de dessinateur de caractères, présentées sous forme d’une table-ronde donnant la parole à trois grands professionnels actuels du monde du design graphique. Une conclusion de la journée d’étude par l’historien du graphisme Michel Wlassikoff terminera le corpus audio mis à disposition. Les interventions font également référence à l’exposition représentative du fonds Mandel conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal, qui accompagnait ce colloque. Nous tenons à remercier ici tous les intervenants et intervenantes du colloque pour leur générosité et leur disponibilité.

Dates et versions

hal-04214091 , version 1 (21-09-2023)

Licence

Paternité - Pas d'utilisation commerciale - Partage selon les Conditions Initiales

Identifiants

  • HAL Id : hal-04214091 , version 1

Citer

Thomas Huot-Marchand, Thomas Huot-Marchand. 6. Colloque "Ladislas Mandel (1921-2006) ou l’humanisme de la lettre" : Mandel typographe et créateur de caractères : le rôle de Ladislas Mandel dans le Centre d’étude et de recherche typographique et les débuts de l’Atelier national de recherche typographique, par Thomas Huot-Marchand, directeur de l’ANRT de Nancy et créateur de caractères. 2018. ⟨hal-04214091⟩
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