Depuis une dizaine d’années des équipes de football pratiquant en non-mixité répondent à une volonté de lier une pratique sportive à une pratique militante féministe et lesbienne. En s’appuyant sur une période d’observation longitudinale et des entretiens semi-directifs, cette communication visera à présenter cet espace de pratiques pour en proposer une photographie inédite : quelles sont les modalités de pratique, comment se lient les activités militantes et les activités sportives, quelles sont les carrières des pratiquant∙es (Becker, 1985 ; Fillieule, 2009)? Nous évoquerons d’abord l’héritage des mutations du mouvement sportif (Travaillot, 2000) tout autant que celui des mouvements féministes des années 1970 ( Fillieule & Roux, 2009; Kern, 2022; Marche, 2019) qui façonnent ces équipes. C’est ensuite l’idée de réappropriation corporelle, et du corps comme lieu de résistance qui sera approfondie (Adam, 2018 ; Aromatario, 2022 ; Butler, 2003, 2005, 2019). En somme, nous souhaitons mettre en lumière les résistances (militantes, sportives et corporelles) et les marges de manœuvre, en termes de genre et de sexualité, rendues possibles grâce à ce nouvel espace de pratiques.