En tant qu’instances de consécration culturelle, les prix constituent un remarquable révélateur de visibilité sur la scène littéraire. En France, le Goncourt, le plus prestigieux, « continue d’être pour l’écrivain un rite de passage sans équivalent » (Sylvie Ducas). Hautement ritualisée, la remise du prix constitue un grand moment de spectacle médiatique, qui assure succès commercial et symbolique au lauréat. De façon tout à fait significative, on constate que, pour la période qui court de la fondation du prix en 1903 à 2020, moins de 10% des auteurs primés sont des femmes, avec une première lauréate en 1944 : Elsa Triolet récompensée pour "Un accroc coûte deux cents francs". C’est à ces autrices goncourisées et à leur réception en France et en Espagne que l’on s’intéressera dans cette intervention.