À travers un projet scientifique collaboratif avec Toulouse Evénement (GL events) et le MEETT, nous avons réalisé un rapport technique ayant pour objet de montrer le rôle économique et social de la Foire internationale de Toulouse depuis 1928. L'objectif de ce rapport est de souligner pour la troisième ville de France le rôle économique, social et culturel de la ville de Toulouse et de produire une rétrospective en mobilisant toutes les sources archivistiques de la métropole mais aussi d'acteurs économiques et associatifs privés pour produire une exposition et un catalogue raisonnée de l'histoire et de la géographie de la foire de Toulouse. Diverses interventions et présentations des travaux de recherches scientifiques et une vulgarisation de la recherche sont à l'œuvre. La foire contemporaine est inaugurée au Cours Dillon dans des équipements provisoires en 1928 par son premier Président, Mr Marcel Roguet, déclarant à cette occasion « Toulouse déjà capitale intellectuelle, veut être capitale économique ; notre foire l'y aidera ». Le dimanche 14 octobre 1928, sous l'impulsion de Mr Félix Durel haut fonctionnaire, de Mr Delfort vice-président du comité régional du commerce extérieur et de Mr Etienne Billières, maire de Toulouse, la 1ère Foire de Toulouse est inaugurée Durant les années 1930, la manifestation gagne en crédibilité et légitimité au niveau national et propose entre autres des démonstrations pour l’industrie aéronautique, héritée du premier conflit mondial. En 1932, l’avion-monoplan POTEZ 36 est présenté lors de la foire. Il s’agit d’un symbole, cet appareil est considéré comme celui qui a donné naissance à l'aviation de tourisme. En 1938, au-delà du cours Dillon, la prairie des filtres offre un cadre agréable à la réunion des acteurs économiques, on ne dénombre pas moins de 700 exposants et plus de 200 000 visiteurs, un record. En outre, la foire se propose d’être un événement ouvert aux consommateurs par des techniques marketing et de vente qui se professionnalisent. On assiste au début du tourisme d’affaires et de loisirs avec une foire comme cadre et lieu de vie pour tous les Toulousains, mais aussi de visiteurs de toute la France. À ce titre, le géographe Daniel Faucher indique en 1929 dans un article de la revue scientifique Géocarrefour que cet évènement est "une consécration publique ; il a créé autour de celui-ci une atmosphère de sympathie". C’est alors que sous l'impulsion d'Yvan Lacassagne la Foire s'installe de manière pérenne sur un terrain concédé par la municipalité, à savoir l’île du Ramier, permettant de concilier la proximité des nouveaux équipements avec le centre-ville et ses faubourgs, mais aussi de donner un cadre champêtre et naturel aux visiteurs par le contact avec la Garonne. À partir de 1952, on désigne le complexe de foire comme étant le nouveau "Parc des Expositions de Toulouse". Cette même année, Yvan Lacassagne devient le Président du Conseil d'administration de la SNFERT et inaugure le Hall flambant neuf du Languedoc dont l’objectif est de répondre et d’accompagner la croissance économique des Trente Glorieuses. Il en découle la construction en 1952-1953 du portique d'entrée et du bâtiment administratif. Cette architecture symbolise le renouveau de la foire et les nouvelles ambitions en matière économique. La Foire internationale de Toulouse devient un medium pour rappeler aux Toulousains les effets de la mondialisation et de la construction européenne. Celle-ci devient pour les collectivités locales un bon moyen de définir des objectifs et de mobiliser les acteurs de la région. Il faut se préparer à 1992 et à la CEE élargie avec l’Espagne, le Portugal et la Grèce comme nouveaux pays entrant dans le marché commun. De plus, avec la modernisation des structures d’accueil et des investissements importants dans le domaine des télécommunications et des prestations offertes aux visiteurs-exposants, le salon est partie prenante de la compétition à travers les acteurs économiques présents. L’ache du catalogue des exposants de 1988 fait directement écho à l’élargissement du marché commun : « pour gagner la compétition de 1992 ». D’ailleurs, on dénombre environ plus de 300 000 visiteurs pour les années 1988 et 1989. La foire de Toulouse comme pour toutes les foires du monde joue un rôle fédérateur et de prise de conscience des capacités de production d’un vaste territoire par le biais de sa capitale régionale rayonnant à l’échelle de la France et du monde. La Foire de Toulouse et le service de communication de la métropole régionale ont toujours eu le souci de faire valoir les savoir-faire de la région et notamment du secteur industriel et aéronautique. D’ailleurs, Toulouse s’expose aussi à la foire internationale de Chongqing en 1988 (la plus grande ville chinoise avec 32 millions d'habitants en 2023), de foires en foires, une longue chaîne de correspondance de valeurs et de destinée se fait jour… Au plan social et de la consommation grand public, la foire internationale de Toulouse est un portrait enrichi de la société toulousaine reposant sur les besoins des professionnels et des ménages. Elle est un événement en soi que les Toulousains attendent, un lieu de découverte des dernières réalisations ou avancées technologiques comme dans le hi-fi grand public des années 1980 (radio, transistors, lecteur CD et télévision) ou bien le bâtiment - immobilier avec un réseau d’entreprises locales bien implantées. En 2023, pour la 90 e édition, 102 000 visiteurs ont arpenté la Foire Internationale de Toulouse durant 10 jours, qui s’est achevée hier soir dimanche 23 avril au MEETT. Un record jamais atteint depuis 10 ans. La Foire Internationale de Toulouse a fait le plein de visiteurs pendant 10 jours au MEETT pour sa 90e édition. Si les innombrables produits et services de près de 500 exposants participent indéniablement à cette affluence jamais atteinte depuis 10 ans, les organisateurs ont souhaité apporter une dimension festive et divertissante à la première manifestation économique de la région. Ce qui a plu aux visiteurs. « Ce visitorat retrouvé sur un site comme celui du MEETT est une réelle satisfaction. Véritable défi anti-inflation, nous sommes enchantés que la Foire ait permis aux visiteurs de concrétiser un projet, de passer un agréable moment entre amis ou en famille et de réaliser des achats coups de cœur. Rendez-vous est pris pour la prochaine Foire, au printemps 2024, avec encore plus de nouveautés ! » explique Olivier Cahuzac, directeur des salons de Toulouse Evénements. Pied de nez à la morosité ambiante, l’offre gastronomique, les innombrables trouvailles, les animations sportives et ludiques, l’attraction de la Grande Roue et la variété des ambiances musicales (notamment grâce à la complicité de Jazz In Marciac) ont donné au MEETT un air de fête. Etalée sur 10 jours, l’affluence a été particulièrement dense durant les deux week-ends. Les trois nocturnes ont également été plébiscitées, dont un net succès le jour de l’ouverture marquée par un mémorable feu d’artifice. Les trois journées gratuites ont conforté la popularité de ce rendez-vous grand public, familial et festif, apprécié de tous. Le MEETT va construire sa propre identité à travers une équipement ultra moderne, durable et au cœur du temple de l’aéronautique dans le cadre des nouvelles ambitions de la troisième ville de France.