Lane splitting policy: Social acceptability of a road safety measure
Encadrement de la circulation inter-files : Acceptabilité sociale d'une mesure de sécurité routière
Résumé
Lane splitting is the practice of riding a powered two or three-wheelers between lanes when the traffic is slow or vehicles are stopped (DSR, 2021 ; SPERLEY and PIETZ, 2010). According to Wigan (2002), these practices can have environmental benefits by reducing traffic congestion and greenhouse gas emissions. Although lane splitting is not allowed everywhere in France, it is a common riding practice among motorcyclist drivers. As transport policy is a key driver for promoting sustainable and safe transport, a first experiment (2015-2018) was conducted in eleven departments where lane splitting was allowed on highways and urban expressways (EYSSARTIER et alii, 2018). Results highlight that both car and motorcyclist drivers evaluate positively the experiment, with motorcyclist drivers having however a slightly higher positive level than car drivers. A second experiment is conducted since 2021 in ten new departments with eight specific conditions regulating this practice (e.g. speed must not exceed 50 km/h or motorcyclist drivers must indicate when entering and exiting lanes).
The objective of this paper is to present the results of this second experiment by questioning the social acceptability of this transport policy among car drivers and motorcyclists according to their living areas (where lane splitting is allowed versus where it is forbidden). Based on the Unified Theory of Acceptance and Use of Technology developped by Venkatesh et alii (2003), this research explores how factors that compose social acceptability (perceived efficacy, social influence, facilitating conditions through perceived punishment and expected effort, knowledge of the measure, perceived danger, and attitude) are expressed in the case of the social acceptability of lane splitting for motorcyclist and car drivers in France.
Data collection took place between July 22 and August 2, 2021. The sample is representative of the French population and composed of 1761 road users (53.61% car drivers and 46.39% motorcycle drivers). The distribution of car and motorcyclist drivers in experimental and control departments, where lane splitting is forbidden, are similar.
Participants answered an online survey where they were asked different questions on factors related to the concepts of acceptance and intention to comply with the rules. For each item, respondents were asked to rate themselves on a 4-point scale ranging from 1 (Strongly agree) to 4 (Strongly Disagree).
We performed multiple regressions on several dependent variables: attitude toward the measure for car and motorcyclist drivers and intention to respect the rules for motorcyclist drivers. Overall, the results show that drivers have a positive attitude to the rules, and that this attitude is more positive for motorcyclists than among car drivers. No differences were found between experimental departments and control departments. The results indicate that the expected effort factor, which refers to perceived ease, and the efficacy in terms of road sharing, are the most relevant to explain the intention to comply with the measure and the attitude toward the rule. Finally, results enable to define social acceptability and its influence on intention to comply with the rules in the context of public road safety policies.
La circulation inter-files (CIF) est une pratique qui consiste à circuler entre deux files à deux ou trois-roues motorisés (2RM) lorsque le trafic est congestionné ou ralenti (DSR, 2021 ; SPERLEY et PIETZ, 2010). Selon Wigan (2002), la CIF peut avoir des effets bénéfiques sur l'environnement en réduisant les embouteillages et les émissions de gaz à effet de serre. Bien qu’elle ne soit pas autorisée sur l’ensemble du territoire français, la pratique de la CIF est courante au sein des 2RM. Une première expérience (2015-2018) a été menée dans onze départements autorisant la CIF sur les autoroutes et les voies rapides urbaines (EYSSARTIER et alii, 2018). Suite à cela, une seconde expérimentation est menée depuis 2021 dans dix nouveaux départements,où la pratique de la CIF est désormais encadrée par huit conditions spécifiques.
L'objectif de cet article est de présenter les résultats de cette seconde expérience en analysant l'acceptabilité sociale de cette politique de sécurité routière. En s’appuyant sur la Théorie Unifiée de l'Acceptation et de l'Utilisation de la Technologie développée par Venkatesh et alii (2003), cette recherche explore comment les facteurs qui composent l'acceptabilité sociale (la performance attendue, l'influence sociale, l’effort attendu, les conditions facilitatrices à travers la sanction perçue, la connaissance de la mesure, le danger perçu et l’attitude) s'expriment dans le cas de l’acceptabilité de la CIF en France.
La collecte des données a eu lieu entre le 22 juillet et le 2 août 2021. L'échantillon représentatif de la population française se compose de 1761 usagers de la route (53,61% d'automobilistes et 46,39% de motocyclistes). La répartition des automobilistes et des motocyclistes dans les départements expérimentaux et les départements témoins, où est la CIF n’est pas encadrée, est similaire.
Les participants ont répondu à un questionnaire en ligne composé de différents items portant sur les facteurs en lien avec les notions d’acceptation et d’intention de respect des règles. Pour chaque question, les répondants devaient répondre sur une échelle de 4 points allant de 1 (Tout à fait d'accord) à 4 (Pas du tout d'accord).
Des régressions ont été réalisées sur les variables Attitude à l'égard de la mesure pour les automobilistes et les motocyclistes et Intention de respecter les règles pour les motocyclistes. Dans l'ensemble, les résultats indiquent que les conducteurs ont une attitude positive à l'égard des règles, et que cette attitude est plus positive pour les motocyclistes que pour les automobilistes. Aucune différence n'a été constatée entre les départements expérimentaux et les départements témoins. Les résultats précisent que le facteur de l'effort attendu et de l'efficacité en termes de partage de la route, sont les plus pertinents pour expliquer l'intention de se conformer à la mesure qui elle-même explique le respect déclaré de la règle. Également, les résultats amènent une discussion sur la définition de l'acceptabilité sociale et son impact sur l’intention de respect les règles de sécurité routière.