En accueillant l’ensemble des enfants d’une classe d’âge, l’école est reconnue comme le lieu d‘intervention privilégié pour promouvoir l’activité physique (AP, Hynynen et al., 2016). La présence de personnels qualifiés pour encadrer l’AP, l’accès facilité à des équipements sportifs et le fait que le temps scolaire corresponde à 35 % du temps actif sont les arguments les plus fréquemment avancés. De nombreuses études révèlent que les interventions en milieu scolaire ont des effets significatifs sur les niveaux d'AP des adolescents. Toutefois, les répercussions restent de taille modeste, de courte durée et diffèrent en fonction des publics ou des types d’intervention (Dobbins et al., 2013). Selon Crutzen (2010), les stratégies les plus efficaces en termes de promotion d’AP devraient se centrer sur le comportement des élèves durant le temps scolaire, mais aussi agir simultanément sur leurs environnements physiques et sociaux (espaces, familles, ami.e.s,...). Cette vision « multi-niveaux » s’ancre dans le paradigme socio-écologique largement encouragé dans la conception et mise en place de tels programmes qui ont prouvé leur efficacité (Simon et al., 2006). De récentes études mettent en évidence que la notion « d’opportunités d’activités physiques » à saisir (Derigny et al., 2022) est à prendre en compte si l’on souhaite que les programmes aient des effets durables. Cela sous-entend que les jeunes doivent atteindre des niveaux d’éducation à l’AP suffisants pour être en mesure de valoriser seul l’activité physique tout au long de leur vie. La littératie physique est un concept qui représente cet état d’éducation à l’AP et fait l’objet d’un nombre d’études exponentielles depuis une vingtaine d’années. Le but de cette communication est de présenter les outils validés scientifiquement de ce nouveau champ de recherche afin de mieux diagnostiquer les « failles » dans l’éducation à l’AP, et ainsi concevoir des programmes d’intervention au collège et au lycée les plus ciblés au regard des populations visées.