But de l'étude.-L'objectif de cette recherche est d'analyser les modalités de développement de l'estime de soi d'élèves en situation de handicap scolarisés en classes d'inclusion scolaire (CLIS), en appréhendant les effets du type d'inclusion pratiquée (individuelle et/ou collective) du genre et de l'âge. Population et méthode.-Quarante élèves scolarisés dans 6 CLIS et présentant une déficience intellectuelle légère (20 filles ; 20 garc ¸ons), âgés de 7 à 12 ans (M = 10,15 ; ET = 2,08) ont renseigné la version franc ¸aise de l'échelle auto-évaluative Self Perception Profile for Children (Harter, 1985) traduite par Pierrehumbert, Plancherel et Jankech-Caretta (1987). Parmi ces élèves, 45 % étaient inclus individuellement, 37,5 % collectivement et 17,5 % inclus individuellement et collectivement. Résultats.-Les élèves bénéficiant d'inclusion individuelle mais aussi d'inclusions individuelle et collective ont un niveau d'estime de soi « Sociale » plus élevé que les élèves bénéficiant uniquement d'inclusion collective. Le niveau d'estime de soi « Sociale » est modulé par un effet d'interaction entre le genre et l'âge des élèves. Ce dernier influence également le niveau d'estime de soi « Valeur propre ». Conclusion.-Les résultats soulignent l'importance des processus de comparaison sociale dans la construction de l'estime de soi des élèves scolarisés en CLIS. Ces derniers cherchent à maintenir une position d'exception, possible par la pratique d'inclusion individuelle, qui contribuerait à les valoriser.