Dans ce chapitre, on a souhaité mettre en évidence les facteurs expliquant l’inscription dans un champ disciplinaire au niveau L3, mais aussi éclairer les parcours des étudiant·es ayant atteint ce niveau. Le genre et surtout les spécialisations disciplinaires entamées dans le secondaire jouent un rôle déterminant dans la répartition finale entre disciplines. Néanmoins, l’attention portée aux mobilités disciplinaires au cours des études met aussi en évidence le rôle des caractéristiques scolaires. Ce ne sont pas les bachelier·es les plus fragiles scolairement qui ont le plus changé de discipline d’études entre l’entrée dans le supérieur et la L3 mais davantage les bachelier·es scientifiques et celles et ceux d’un bon niveau scolaire à leur entrée en licence, alors même que la population ici étudiée est celle parvenue jusqu’au niveau L3. Autrement dit, les mobilités disciplinaires dans l’enseignement supérieur seraient avant tout des mobilités choisies et non pas subies, ce qui invite à porter un autre regard sur les parcours « non linéaires », trop souvent lus comme des échecs, et contre lesquels il faudrait lutter.