Cette étude examine comment la métaphore d'un espace tridimensionnel peut être utilisée de manière créative pour la composition instrumentale. De nombreux outils de synthèse sonore concaténative permettent de représenter dans un espace à n dimensions de grandes quantités de sons, affichant ainsi sur une carte (2d) ou dans un espace (3d) des sons alors décorrélés de leur agencement dans le temps. Si le potentiel de ces systèmes pour créer des instruments interactifs est une évidence, leur statut en tant que partitions musicales reste à évaluer plus en détail, car la dimension temporelle y est absente. En réalité virtuelle, une telle représentation de données sonores-la partition-devient une carte (ou un monde) tridimensionnel dans lequel l'utilisateur navigue librement. L'expérimentation de ce dispositif par le biais de la composition, de la conception d'instruments et de l'improvisation a montré un potentiel de simulation d'instruments acoustiques plausibles, en utilisant des techniques d'apprentissage machines pour modéliser des instruments virtuels à partir de quantités relativement faibles de données (par exemple, 20 minutes d'audio pour modéliser une clarinette). Cette méthode offre des possibilités prometteuses pour l'exploration de fragments instrumentaux regroupés par timbre, registre, dynamique et techniques instrumentales. Que ces cartes s'identifient ou non à des partitions musicales, elles contribuent à répondre à un problème esthétique formulé par Lev Manovitch : "comment fusionner base de données et narration dans une nouvelle forme".