Les petits poissons pélagiques (PPP), au cœur du réseau trophique, ont un rôle clé dans l’écosystème. Représentant 20% des captures de pêche et étant la principale source d’oméga-3 pour l’Homme, ils sont cruciaux pour la sécurité alimentaire mondiale. Leur biomasse varie suivant les années et entre espèces mais les facteurs explicatifs restent à déterminer. Des parties de leur cycle de vie sont difficiles à étudier particulièrement l’investissement reproducteur. Le modèle bioénergétique basé sur la théorie Dynamic Energy Budget (DEB) permet de définir le cycle de vie de l’individu en quantifiant l’impact des conditions environnementales et de la physiologie sur trois processus physiologiques : croissance, développement et reproduction. Comparer les traits de vie et les conditions climatiques des régions avait pour but de quantifier les potentielles différences environnementales et physiologiques. L’étude s’est focalisée sur les 7 principales populations d’anchois du genre Engraulis spp. afin d’établir la variabilité inter-populationnelle des traits de vie de ce groupe d’espèces. Les résultats révèlent que (1) des environnements contrastés reproduisent ces différences de traits de vie, (2) la définition de la nourriture disponible pour un individu doit prendre en compte la compétition et la différence de qualité de nourriture et (3) un compromis entre croissance et reproduction n’a pas pu être établi. Notre étude a donc confirmé l’hypothèse de travail d’une plasticité des traits de vie de l’anchois en fonction des conditions environnementales. Les perspectives de l’étude discutées concernent une meilleure prise en compte de la variabilité spatiale et interannuelle.