Arles, Gare Maritime, Rapport de diagnostic archéologique - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2011

Arles, Gare Maritime, Rapport de diagnostic archéologique

Résumé

L'ancien site de la gare maritime situé à Trinquetaille est une friche industrielle se développant sur 4,5 hectares. En amont des sondages mécaniques, une campagne de prospection électrique menée par le Cerege et une série de sondages carottés ont permis de définir sur l'ensemble du site, la présence de niveaux modernes ou contemporains (remblais ou séquences alluviales) sur une épaisseur de 3 à 4 m. Ces niveaux scellent sans transition des horizons antiques épais de 2 à 4m et présents sur toute l'emprise. Pour répondre à cette contrainte de profondeur deux grands sondages ont été implantés, de l'ordre de 1000 m² chacun en surface, permettant d'appréhender les niveaux romains sur des surfaces suffisamment importantes. Le premier sondage, au nord de l'emprise a montré la présence d'une occupation relativement lâche dans la première moitié du Ier siècle de notre ère, à laquelle succède des structures mieux observées. Au nord-ouest, des constructions en maçonnerie de moellons calcaires au en adobes avec enduits peints semblent se rattacher à un habitat incendié à la fin du Ier ou au début du IIe siècle. Au sud-est, une voie parallèle au fleuve est bordée par un artisanat peut-être lié au travail du métal. Au cours du IIe siècle, ces occupations sont dérasées et remplacées par un vaste complexe architectural se développant au nord de la voie et doté de sols de terre. La régularité des pièces et le peu de soin apporté à leur construction oriente leur interprétation vers des entrepôts liés au fleuve tout proche. Ce bâtiment est détruit par le feu dans le IIIe siècle, les murs en sont épierrés et une occupation plus sporadique des lieux persiste aux IVe et Ve siècles. Ces derniers niveaux antiques sont directement scellés par les épais remblais rapportés au XlXe siècle pour la création de l'esplanade de chemin de fer. Le second sondage a livré des vestiges plus arasés et délicats à restituer. Ils s'organisent de part et d'autre d'une voie nord-ouest/sud-est et présentent une chronologie identique entre le Ier et le IIIe siècles. La destruction par incendie vers le milieu du IIIe siècle est ici suivie de réoccupations plus marquées avec l'implantation d'un collecteur en rupture par rapport à la trame préexistante et la présence de deux structures excavées, un four et un puits qui témoignent d'une véritable occupation des lieux autour du Ve siècle. Ce diagnostic a également livré plusieurs éléments déterminants quant à l'évolution hydrologique holocène du Rhône dans sa traversée d'Arles. - L'irrégularité topographique du toit des cailloutis pléistocènes induite par les encaissements successifs des anciens lits du Rhône. - La présence, sous l'emprise du diagnostic, d'un ancien chenal du fleuve entre 8 et 22 m de profondeur. Sa datation précise sera assurée par des analyses radiocarbone. - L'absence de séquence sédimentaire médiévale sur le site. -A l'inverse, l'importante dilatation des dépôts modernes attribuables au Petit Âge Glaciaire. Ces derniers, composés d'une importante charge sableuse de chenaux mobiles, reposent directement sur les niveaux d'occupation du Bas-Empire. Le lit du fleuve était alors plus large qu'aujourd'hui et certainement moins profond.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04178870 , version 1 (08-08-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04178870 , version 1

Citer

Philippe Mellinand, Olivier Sivan, Eric Bertomeu, Gerlinde Frommherz, Raphael Denis, et al.. Arles, Gare Maritime, Rapport de diagnostic archéologique. Inrap med. 2011, 270 p. ⟨hal-04178870⟩
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