Mobilités et appartenances de genre. Quelques réflexions à partir de la situation immigratoire italienne - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2004

Mobilités et appartenances de genre. Quelques réflexions à partir de la situation immigratoire italienne

Résumé

Les débuts de l’immigration italienne ont été caractérisés par une présence féminine élevée. A partir des années soixante-dix, des femmes en provenance des Philippines, de l’Érythrée, de l’Ile du Cap-Vert, de la Somalie et du sud d’Amérique arrivent pour s’employer comme domestiques. Au cours des années quatre-vingts, débute l’immigration des pays de l’Est. Toutefois, l’évolution du phénomène et l’adoption d’une approche macrostructurelle ont contribué à occulter cette présence. L’étude de l’immigration s’est développée pendant les années quatre-vingt-dix, quand les flux immigratoires des hommes sont progressivement devenus plus importants que ceux des femmes. Certes, tous les chercheurs ont souligné l’importance de la féminisation des migrations, mais elle a été traitée principalement pour sa pertinence statistique. Malgré que la venue des femmes ait anticipé celle des hommes, les analyses sont restées ancrées dans un regard « neutre » qui a considéré la mobilité féminine comme une exception par rapport à la mobilité masculine . De ce fait, les problématiques relatives à la participation des femmes aux mouvements migratoires se sont souvent aplaties sur une vision ethnocentrique et androcentrique, contribuant à la naturalisation du rôle féminin. Le processus d’occultation expérimenté par les immigrées italiennes soulève une série de questions d’ordre général. Tout d’abord, le lien existant entre mobilité, genre et collocation professionnelle. La plupart des immigrées travaillent comme « badanti » ou « collaboratrici domestiche » . L’arrivée des femmes étrangères est évidemment la conséquence de la segmentation du marché du travail international. Mais, les fonctions qu’elles recouvrent sont le principal démenti du dépassement d’une vision biologiste du rôle féminin dans la société occidentale. L’enchevêtrement de la problématique de l’immigration féminine et du travail domestique interroge conjointement les paradigmes utilisés pour étudier les migrations et l’appartenance du genre. De ce fait, les études du genre peuvent contribuer à une meilleure compréhension du phénomène migratoire et les études du phénomène migratoire peuvent contribuer à une meilleure compréhension des appartenances du genre. Pour illustrer la valeur d’une telle approche, je partirai de l’analyse de la place que les « femmes seules », les « femmes accompagnatrices » et les « femmes invisibles » recouvrent dans le « modèle migratoire méditerranéen » en Italie. J’interrogerai l’enjeu de la sphère reproductive dans les situations migratoires et, enfin, la logique qui considère les différents parcours migratoires des femmes comme la conséquence des diversités culturelles.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04174600 , version 1 (01-08-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04174600 , version 1

Citer

Adelina Miranda. Mobilités et appartenances de genre. Quelques réflexions à partir de la situation immigratoire italienne. Premier Congrès de l’Association française de Sociologie (AFS), 2004, Paris, Paris 13, France. ⟨hal-04174600⟩
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