Un journaliste français héraut de l'éducation publique en Russie : le baron Théodore-Henri de Tschudy - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

Un journaliste français héraut de l'éducation publique en Russie : le baron Théodore-Henri de Tschudy

Résumé

En Russie, le règne de l'impératrice Élisabeth (1741-1762) est une époque riche en changements dans le système éducatif. L'événement le plus marquant est la fondation de l'université de Moscou, en 1755. L'établissement de cette première université russe est appuyé par l'exposé des besoins de la noblesse en matière d'éducation. La presse culturelle russe fait ses premiers pas au même moment : on voit paraître les revues Ejemessiatchnyé sotchineniia (OEuvres mensuelles, fondé en 1755), Troudolioubivaïa ptchela (L'Abeille laborieuse, 1759), Prazdnoé vremia, v pol'zou oupotreblennoé (Le loisir employé avec utilité, 1759), Poleznoé ouvesselenié (Le divertissement utile, 1760), etc., dans lesquelles l'éducation, et l'éducation de la noblesse en particulier, est régulièrement discutée. Plusieurs articles, écrits parfois par des auteurs qui sont eux-mêmes nobles, soulignent la nécessité pour les familles nobles russes de donner une bonne éducation à leurs enfants car ce sera leur capital le plus précieux dans la vie. Cette éducation doit correspondre au niveau social de la famille, les postes haut placés doivent revenir à ceux qui les ont mérités par leurs études et non à ceux qui sont nés dans des familles distinguées, l'éducation d'un jeune noble doit, certes, être poussée, mais éviter la pédanterie, l'objectif étant d'éduquer un « honnête homme » et non un savant.... Si ces idées font écho à l'état dans lequel se trouve la noblesse russe, elles sont souvent puisées dans des périodiques étrangers, français comme allemands. Grâce à cette presse, l'intérêt pour l'éducation dans la société russe cultivée trouve son expression et influence peut-être même la politique du gouvernament, notamment les projets initiés par le favori de l'impératrice, Ivan Chouvalov. Ces débats s'expriment aussi à travers une revue en langue française publiée en Russie, Le Caméléon littéraire (1755). Son éditeur, le baron de Tschudy, littérateur et franc-maçon, est alors très proche de Chouvalov, principal acteur de la réforme pédagogique russe, dont il devient un secrétaire. Témoin et acteur de ces changements, Tschudy nous a laissé quelques écrits qui permettent de mieux comprendre les enjeux pédagogiques du moment et le regard porté par les auteurs de ces réformes sur l'état de l'éducation de la noblesse russe.

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  • HAL Id : hal-04173695 , version 1

Citer

Vladislav Rjeoutski. Un journaliste français héraut de l'éducation publique en Russie : le baron Théodore-Henri de Tschudy. Vladislav Rjeoutski. Quand le français gouvernait la Russie : l’éducation de la noblesse russe, 1750-1880, L'Harmattan, pp.233-245, 2016, Éducations et sociétés, 9782343085401. ⟨hal-04173695⟩
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