Au Nunavik, territoire vallonné du Québec nordique situé au nord du 55ème parallèle, les avalanches de neige n’ont que très récemment attiré l’attention des scientifiques. Les premiers rapports ont fait suite à la survenue de l’avalanche du 1er janvier 1999, qui a causé la mort de neuf personnes et blessé 25 autres à Kangiqsualujjuaq (Nunavik nord-est). Depuis, seules quelques études ont repris les données nivologiques et météorologiques liées à cet événement. Les productions de données nouvelles datent de 2015-2016, lorsqu’une équipe de l’OHMi Nunavik, intéressée par l’étude des dynamiques de pente sur différents sites du Nunavik, reconnaît les preuves géomorphologiques des avalanches.Afin d’identifier les couloirs avalancheux effectivement actifs, des appareils photographiques à déclenchement automatique (type ReconyxTM Hyper Fire2) ont été disposés au pied de plusieurs versants. Fonctionnant toute l’année, et enregistrant une image horaire du versant durant la journée (entre 9:00 et 16:00 dans la plupart des cas), la collection d’images issues de ces appareils conduit à l’élaboration d’un premier portrait avalancheux à l’échelle de trois sites du Nunavik : Umiujaq, lac de cratère météoritique Wiyâshâkimî, et Kangiqsualujjuaq. Mis en place à des dates différentes, les appareils ont recueilli plus de 40000 images entre 2017 et 2022. Les dépôts d’avalanches visibles sur ces images permettent d’établir un calendrier hivernal et printanier d’occurrence, de délimiter leurs contours, d’estimer leurs longueurs de parcours, et les conditions météorologiques durant la phase de déclenchement. Le site d’Umiujaq, qui n’avait pas été identifié comme potentiellement avalancheux à la suite de la catastrophe de 1999 à Kangiqsualujjuaq lors d’une rapide étude des villages en situation probable de vulnérabilité, est celui des trois sites d’étude qui compte le plus d’avalanches captées par notre dispositif.