Etudier et comprendre une rupture d’égalité filles/garçons en mathématiques au CP (Grade 1), en France
Résumé
In France, since 2018, national assessments have been offered to evaluate the learning achievements of pupils in Garde 1 (pupils aged 6-7) and Grade 2(pupils aged 7-8) in French and Mathematics, at three points in time: at the beginning of Grade 1(time 1), halfway through Grade 1 (time 2), and at the beginning of Grade 2 (time 3). The results of these assessments are compared from one year to the next, to study changes in the learning achievements of pupils starting their school career in primary schools, in terms of continuities and breaks. One result shows a surprising break in equality between girls' and boys' performance in mathematics from time 2. While there was no difference between girls' and boys' results at the beginning of Grade 1, girls' results fell behind those of boys from the mid-term assessment in Grade 1 onwards, and continued to do so in Grade 2.
To try to explain this early break in terms of inequalities between girls and boys, we have designed a study based on several hypotheses that we hope to test simultaneously. To do this, we have devised an experimental set-up at several levels. Firstly, we are going to observe students taking these assessments in order to assess the pressure of evaluation imposed on them, assuming that this pressure has a greater impact on the performance of girls than boys. We are also going to interview teachers and first-year pupils in order to study whether they are sensitive to or have internalised gender stereotypes. Finally, we intend to carry out a didactic analysis of the mathematical tasks proposed in the two Grade 1 assessments and compare them to assess the extent to which they form part of a continuity or a break in mathematical learning.
court En France, depuis 2018 sont proposées, à l'échelle nationale, des évaluations visant à apprécier les acquis des élèves de Cours préparatoire (CP, élèves âgés de 6-7ans) et de CE1 (Cours Elémentaire 1, élèves âgés de 7 à 8 ans) en Français et en Mathématiques, à trois moments : à l'entrée au CP (temps 1), à la mi-parcours du CP (temps 2), à l'entrée au CE1 (temps 3). Les résultats de ces évaluations sont comparés, d'une année à l'autre, pour étudier les évolutions des acquis des élèves débutant leur cursus scolaire à l'école élémentaire, en termes de continuités et ruptures. Un résultat témoigne d'une rupture d'égalité fort surprenante entre les performances des filles et celles des garçons en Mathématiques dès le temps 2. Alors que les résultats des filles et des garçons ne présentent pas de différence à l'entrée au CP, ceux des filles se détachent négativement de ceux des garçons à partir de l'évaluation de mi-parcours au CP et se prolongent en CE1 Pour tenter d'expliquer cette rupture précoce en termes d'inégalités filles/garçons, nous avons conçu une étude s'appuyant sur plusieurs hypothèses que nous souhaitons éprouver simultanément. Pour ce faire, nous avons élaboré un dispositif expérimental se déclinant à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, nous allons observer des passations de ces évaluations afin d'estimer la pression évaluative imposée aux élèves, en supposant que cette pression a davantage d'incidence sur les performances des filles que des garçons. Nous allons également interroger des enseignant•es et des élèves de CP afin d'étudier s'ils ou elles sont sensibles ou ont intériorisé des stéréotypes de sexe. Pour finir, nous comptons réaliser une analyse didactique des tâches mathématiques proposées aux deux évaluations de CP et les comparer pour évaluer dans quelle mesure elles s'inscrivent dans une continuité ou une rupture d'apprentissages mathématiques.