Le diagnostic archéologique réalisé au sein du Palais de Justice (4 boulevard du Palais), dans la cour de la Conciergerie a permis de révéler, dans le cadre d’un sondage en puits blindé, une stratification reconnue sur 7,10 m d’épaisseur (base : 26,45 NVP).La reconnaissance a été interrompue au contact de la nappe phréatique. La partie inférieure de la stratigraphie est constituée, sur une hauteur observée de 1,42 m (sommet : 27,87 m NVP) d’une alternance de couches que nous interprétons comme des niveaux de débordement et des sols, témoignant d’une occupation intermittente d’un espace à proximité immédiate de la berge de la Seine. Les maçonneries qui recoupent l’ensemble précédent attestent la pré-sence d’une construction dont la fonction et la chronologie sont problématiques. Il est délicat en l’état de proposer une interprétation des portions de fondation partiellement repérées : doit-on les rattacher à l’habitat antérieur à l’extension du palais à la fin du XIIIe s. et au début du XIVe s. ou participent-elles de ces transformations ? Les remblais postérieurs indiquent en tout cas une mise en place antérieure au XIVe s. Cet important apport est scellé par un sol en mortier de chaux qui a aussi été perçu par l’étude géotechnique. Du XVe s. au milieu du XVIIIe s., des couches organiques traduisent une modification de l’occupation du sol de ce secteur. Elles ont livré en particulier des déchets en matière dure animale associés à la production de grains de chapelet et de boutons ou de plaques ornementales. La présence d’ivoire est aussi à signaler. Un atelier pourrait se situer à proximité. La partie supérieure de la stratigraphie est occupée par les vestiges d’une construction qui apparait sur les plans du XVIIIe s. et du début du XIXe s. Deux murs et un sol en tomettes ont été mis en évidence.