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Communication Dans Un Congrès Année : 2023

Praecepta et paradoxa. Le rôle expositif des emprunts stoïciens dans le « Nouvel Apulée »

Résumé

Dans l’ouvrage connu comme « Nouvel Apulée » un élément revient souvent : la ‘coloration’ stoïcienne du texte. Ceci s’exprime de différentes façons, notamment par le résumé des écrits de Platon dans une perspective protreptique et par l’encadrement de la morale platonicienne dans la binarité vertu – vice, qui implique le portrait paradoxal du sage comme modèle unique de toute conduite appréciable. Stover 2016, 85-7 a non seulement déjà remarqué cette caractéristique de l’ouvrage (dans le sillage de Tarrant 2010, 80), mais il a aussi fait un excellent travail préliminaire de repère de sources stoïciennes contenant des passages parallèles aux lieux stoïcisants du « Nouvel Apulée ». Cependant, l’explication qu’il donne de la fonction de ces ‘intrusions’ stoïciennes n’est pas entièrement satisfaisant : il est bien plausible, comme le pense Stover, que par le moyen de cette coloration l’auteur de cet ouvrage visait à montrer que les dogmes stoïciens n’étaient qu’une reformulation de la pensée platonicienne ; il est toutefois invraisemblable que ces emprunts si fréquents, voire structurels au Portique n’avaient aucun rôle expositif dans le projet de l’ouvrage, dont le but semble justement d’exposer les doctrines, surtout éthiques, de Platon. C’est pourquoi réfléchir davantage sur la présence des notions et des tournures stoïciennes dans le «Nouvel Apulée» paraît essentiel pour avancer dans la compréhension de cet écrit. Le but de ma communication est donc de proposer et de défendre, à l’aide d’une étude contextuelle aussi bien qu’historico-philosophique, l’hypothèse que cette caractéristique du « Nouvel Apulée » était au service de sa visée expositive. Le contenu des dialogues et les lettres de Platon est indexé, pour ainsi dire, dans une tonalité stoïcisante afin de le transposer dans un schéma didactique simple et clair, et ainsi adéquat au but de l’ouvrage. En effet, l’œuvre platonicienne, avec sa nature narrative et sa richesse lexicale, ne s’offre pas aisément comme un outil d’enseignement moral ; en revanche, la technicité du vocabulaire des stoïciens et leur perspective parénétique se prêtent à une telle opération. Au fond, comme Stover 2016, 86 (d’après Bonazzi 2008, 126-8 et Reydams-Schils 2013, 44-56) le reconnaît, les Académiciens mettaient en place une stratégie d’appropriation d’idéesstoïciennes, à desfins polémiques, depuis au moins le I siècle av. J.-C. ; mais, en mobilisant la soi-disant « division de Carnéade », nous pouvons faire remonter ce ‘pillage théorique’ au siècle précédent et y trouver un antécédent de l’opération que, à mon avis, nous trouvons dans le « Nouvel Apulée » : un usage expositif de matériel stoïcien dans un contexte académique. Les résultats de mon enquête contribueront ainsi, j’espère, à mieux saisir la structure et le but du « Nouvel Apulée », ainsi que le contexte philosophique de sa rédaction.
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Dates et versions

hal-04158370 , version 1 (11-07-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04158370 , version 1

Citer

Gabriele Flamigni. Praecepta et paradoxa. Le rôle expositif des emprunts stoïciens dans le « Nouvel Apulée ». Colloque international “Les nouveaux fragments du « Nouvel Apulée » dans le palimpseste Veronensis XL (38)”, Victor Gysembergh; Emanuel Zingg, Jul 2023, Paris, France. ⟨hal-04158370⟩
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