La nature danoise, des hauts et des bas. Paysages politiques de N. F. S. Grundtvig à Vilhelm Hammershøi - en passant par un étang chez Mathilde Fibiger et un pont chez Johan Christian Dahl - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2023

La nature danoise, des hauts et des bas. Paysages politiques de N. F. S. Grundtvig à Vilhelm Hammershøi - en passant par un étang chez Mathilde Fibiger et un pont chez Johan Christian Dahl

Résumé

Pour le Danemark, les malheurs géopolitiques de l’époque contemporaine commencent en1814, à l’issue des guerres napoléoniennes, quand le royaume doit céder la Norvège à la Suède.D’autres réductions douloureuses du territoire suivront au cours du XIXe et du XXe siècle. Parconséquent, le Danemark se construit en tant qu’État-nation moderne à travers la réductionradicale de ses terres. Dès les premiers instants, ces pertes se font accompagner par uneréflexion sur l’identité véritable du territoire danois : quelle est la nature propre du pays etcomment en définir les limites ? Devenu un lieu commun, la première réponse à ces questionsrésonne encore dans l’univers actuel : en 1821, à la suite de la perte de la Norvège, N. F. S.Grundtvig, auteur romantique et idéologue fondateur de la notion de « danité » moderne, écritdans son poème « La consolation du Danemark » : « Des montagnes bien plus hautes sur lavaste terre se dessinent/Que là, où montagne n’est que colline ;/Mais nous, les Danois, nousapprécions comme notre fort/La plaine et le vert coteau du Nord ;/Nous ne sommes pas faitspour la grandeur et la tempête,/Restant près de la terre, notre nature se complète ! ». La naturemontagneuse norvégienne n’est pas dans la nature danoise. Une montagne n’a rien de danois.C’est pourquoi il n’y a pas de montagnes au Danemark, selon ce penseur de la grandeurnaturelle minime du pays. En ce sens, la double nature danoise – à savoir la nature extérieurequi correspond à la nature intérieure, et vice-versa – se fait définir en tant qu’étrangementautochtone, littéralement poussée de la terre même dont elle reste proche. Et cette définitionest initiée par la perte du territoire autre colonisé. Il s’agira de reconsidérer la création de cetteautochtonie de la petite nature danoise en évoquant par la même occasion les perceptions desterritoires autrefois appropriés par le royaume, notamment celui de la Norvège, territoires dontla splendeur des paysages pourrait être qualifiée d’a-danoise.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04156537 , version 1 (08-07-2023)

Identifiants

  • HAL Id : hal-04156537 , version 1

Citer

Christian Bank Pedersen. La nature danoise, des hauts et des bas. Paysages politiques de N. F. S. Grundtvig à Vilhelm Hammershøi - en passant par un étang chez Mathilde Fibiger et un pont chez Johan Christian Dahl. Ve Congrès de l’Association pour les Études Nordiques - Nous et les autres : rapport au non-humain dans les pays du Nord, Cyrille François; Nicolas Meylan, Jun 2023, Lausanne, Suisse. ⟨hal-04156537⟩
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