En s’appuyant sur une enquête ethnographique, cette communication propose d’analyser, premièrement la genèse et le déploiement de la controverse autour d’un projet de création d’une retenue collinaire dans la station de ski de la Clusaz, dans le massif des Aravis en Haute-Savoie ; deuxièmement les enjeux publics qu’elles soulèvent ; troisièmement les dynamiques contestataires et leurs nouveautés proclamées. Cette controverse met en effet en lumière au moins trois enjeux socio-écologiques auxquels font aujourd’hui face les territoires de montagne : des conflits d’usages et de gestion de la ressource en eau amplifiés par le réchauffement climatique, des temporalités autour de la transition du modèle de développement territorial, des processus de participation pour créer de nouveaux imaginaires désirables. Cette controverse donne également à voir les multiples modalités de la transition écologique, d’un consensus discursif à des dissensus territoriaux : elle révèle les définitions différentes et conflictuelles de la notion de transition portée par des acteurs sociaux demeurant antagonistes dans leur rapport à l’environnement et à l’économie. Cette controverse éclaire les processus de mobilisations collectives autour des transitions socio-écologiques, leurs dimensions territoriales et leurs circulations multiscalaires, et plus spécifiquement comment la forêt en tant que socio-écosystème devient un espace de contestation où s’agrègent les opposants au projet, entre objet de justification et support de publicisation. En ce sens, cette communictation propose de saisir la diversité des formes d’engagements et des mouvements socio-écologistes autour de la transition.