La communication propose une réflexion conceptuelle sur le droit à la nature. Dans le contexte du développement des pratiques récréatives de nature, qui se heurtent à divers obstacles (propriété privée, décisions réglementaires, inégalités sociales d'accès...), le « droit à la nature » est entendu, par analogie avec le « droit à la ville » de Lefebvre, comme le double droit de pratiquer les espaces naturels et de prendre part aux décisions qui déterminent leurs modalités d’accès, d'usage et de conservation. La communication travaille l'épaisseur du concept de droit à la nature, d'abord en identifiant une parenté avec celui d'espace public, à travers leur double nature empirique et politique ; puis en cherchant à éclaircir le flou qui entoure son statut épistémique. À partir d'une thèse sur l'accès public aux rives lacustres (Annecy, Léman), la communication propose une distinction analytique entre trois registres : un registre militant (le droit à la nature comme revendication), juridique (un droit à replacer dans les catégorisations juridiques) et heuristique (le droit à la nature comme horizon conceptuel et politique). Elle cherche à montrer que c'est dans cette triple nature que résident tant la fécondité que la portée politique du concept de droit à l'espace, urbain comme naturel.