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Poster De Conférence Année : 2004

L’îlot de sénescence, un concept original pour la prise en compte du stade terminal au niveau des forêts publiques de la zone centrale du Parc National des Cévennes

Résumé

Le Parc National des Cévennes (PNC) se caractérise par un couvert forestier important et diversifié, résultant des conditions environnementales variées et de l’histoire des hommes. Dans ce contexte et compte tenu de la vocation conservatoire inhérente au statut de protection de cet espace, se pose la problématique de la mise en place d’une gestion forestière durable, plus en adéquation avec les objectifs du Parc. Problématique qui passe notamment, dans le cadre de la valorisation des biocénoses liées au stade terminal forestier, par le développement de zones de « non-intervention ». Ainsi, c’est en 1989 et partant d’une approche synécologique, en faveur du grand tétras, destinée à conserver ça et là des parquets de forêts soustraits aux coupes rases de régénération, que Nappée C. émet pour la première fois la notion de « Grain de vieillissement et d’abandon ». Ce concept sera reconnu de manière officielle en 1990 et inscrit en temps que principe au sein de la « Convention de sylviculture ONF/PNC » où il est précisé que, « par groupe de parcelles de moins de 100 ha, on laissera évoluer 3 à 7 ha de peuplement représentatif de l’unité écologique environnante afin que le stade forestier terminal soit représenté ». Puis en 1994 et suite à une définissions plus précise du concept « Grain de vieillissement » (Nappée C., 1991), c’est la Direction Régionale de l’ONF-Languedoc-Roussillon qui le reconnaîtra officiellement par le biais de la Directive Pagézy et qui posera ses principes d’application. Elle proposera ainsi de parler de « zone témoin de la dynamique forestière, permettant le développement et la conservation d’espèces animales et végétales inféodées aux phases finales du stade forestier (maturité, sénescence, dépérissement, mort des arbres dominants) ». Cependant et afin d’éviter la superposition des termes et les confusions possibles entre grain de vieillissement et îlot de vieillissement (Dubourdieu J., 1997), il a été admis (Conseil scientifique du PNC, février 2004), qu’il conviendrait désormais de parler d’îlot de sénescence. Ce dernier se définissant comme une « unité de faible superficie, 1 à 3 ha, représentative à l’échelle de la série de l’unité écologique environnante, à répartition spatiale régulière et où l’on laisse la phase sénescente puis dégénérescente se réaliser sans intervention anthropique majeure, dans un objectif de conservation et/ou de restauration des biocénoses inféodée durant au moins une partie de leur cycle à la phase terminal de la forêt : arbres à cavités, vieux arbres, arbres sénescents et bois morts ». En ce sens et du fait de sa dimension et de sa répartition régulière dans l’espace, l’îlot de sénescence a pour vocation de jouer un rôle intermédiaire entre celui de la réserve intégrale et celui de l’arbre isolé dépérissant ou mort. Il vise à assurer un continuum aussi fonctionnel que possible (génique et démographique) entre ces différentes unités et a pour objectif de conserver des biocénoses liées au stade terminal des forêts voire de restaurer des taxons potentiels localement disparus, par une augmentation de l’attractivité. Biodiversité notamment induite par la diversité des niches écologiques, elle-même fonction de la présence d’arbres à cavités, de bois sénescents, d’arbres morts sur pied, à terre, en quantité importante et de formes variées, mais également de la disponibilité, de la répartition régulière plus ou moins interconnectée et de l’abondance de ces niches. Ces îlots peuvent également se voir attribuer et selon les particularités de chaque situation, des objectifs secondaires comme : la restitution d’une diversité spécifique, notamment en essences forestières d’accompagnements, et structurelle dans des peuplements gérés selon des principes de production ou bien encore, permettre une sensibilisation du public à l’importance de la phase terminale en forêt et à la richesse en espèces associées. Cette expérimentation en zone centrale du PNC, visant à restituer en partie et par échantillon le stade terminal en forêt gérée, est aujourd’hui bien acceptée par les forestiers, qui de plus en plus, à la faveur d’une révision d’aménagement, incluent entre 3 et 7 % de la surface forestière utile en îlot de sénescence. Ainsi, il a été récemment mis en évidence par la réalisation d’un diagnostic quantitatif et qualitatif de ces îlots (Janssen P., 2004), qu’actuellement 318 d’entre eux étaient inscris au niveau des aménagements de 10 forêts domaniales, de 2 forêts communales et de 2 forêts sectionnales. Cela pour une surface incluse de 823,48 ha de peuplements forestiers qui de manière globale sont bien représentatif de la diversité des peuplements environnants et plus généralement de la diversité des peuplements forestiers des forêts soumises de la zone centrale du PNC.
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Identifiants

  • HAL Id : hal-04145595 , version 1

Citer

Philippe Janssen, Chritian Nappé. L’îlot de sénescence, un concept original pour la prise en compte du stade terminal au niveau des forêts publiques de la zone centrale du Parc National des Cévennes. Bois mort et à cavités, une clé pour des forêts vivantes, Oct 2004, Chambéry, France. ⟨hal-04145595⟩
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