Production et circulation de l’or à l'âge du Fer en Europe occidentale et centrale. Premier aperçu des résultats du programme Celtic Gold
Résumé
Through the successive Franco-German projects “West Hallstatt Gold” and “Celtic Gold”, it has been possible to study the production of precious metals during the Iron Age on the scale of Western and Central Europe. The inventory of these artefacts and their archaeological context is now almost complete, and a substantial part of them has been visually studied and analysed. Thanks to renewed technological and archaeometric approaches, we propose here a panorama of the major economic, technological and stylistic trends, making it possible to identify continuities and breaks in supply networks, goldsmithing techniques, uses and burial contexts of gold.
Three main types of gold stocks have been identified (native, purified or alloyed gold), whose use seems to follow one another more or less in time. Although most of the techniques used in Iron Age goldsmithing were already mastered during the Bronze Age, several innovations have been identified around the 6th century BC. It is also during this period that new stylistic features are discernible in gold productions, which are the main witnesses of a real artistic renewal between the end of the 6th and the 3rd century BC. Whereas gold was mainly buried in privileged burials until the 4th century BC, this material is almost exclusively buried in hoard from this period onwards, especially in sanctuary.
Although discordant with the major classical chronological divisions, the period from the end of the 5th to the beginning of the 3rd century BC seems to correspond to an important transitional moment in terms of goldsmith’s production, but which is reflected in other archaeological data.
À travers les programmes franco-allemands successifs « West Hallstatt Gold » et « Celtic Gold », les productions en métaux précieux de l’âge du Fer ont pu être abordées à l’échelle de l’Europe occidentale et centrale. L’inventaire de ces artefacts et de leur contexte archéologique se veut à ce jour quasi exhaustif, et une partie substantielle d’entre eux a pu être étudiée visuellement et analysée. Grâce à des approches technologiques et archéométriques renouvelées, nous proposons ici un panorama des grandes tendances économiques, technologiques et stylistiques, permettant d’identifier les continuités et les ruptures dans les réseaux d’approvisionnement, dans les techniques d’orfèvrerie, dans les usages et les modalités d’enfouissement de l’or.
Trois grands types de stocks d’or ont ainsi pu être identifiés (or natif, purifié ou allié), dont l’usage semble plus ou moins se succéder dans le temps. Si la plupart des techniques utilisées dans l’orfèvrerie de l’âge du Fer étaient maîtrisées dès l’âge du Bronze, plusieurs innovations ont pu être mises en évidence autour du VIe siècle av. n. è. C’est également à cette période ou peu après que de nouveaux traits stylistiques sont perceptibles à travers les productions en or, témoins privilégiés d’un véritable renouvellement artistique entre la fin du VIe et le IIIe siècle av. n. è. Alors que l’or était principalement enfoui dans les sépultures privilégiées jusqu’au début du IVe siècle av. n. è., ce matériau est presque exclusivement enfoui en dépôts non funéraires à compter de cette période, notamment en contexte de sanctuaire.
Bien que discordante avec les grands découpages chronologiques classiques, la période allant de la fin du Ve au début du IIIe siècle av. n. è. semble correspondre à un moment de transition important au regard des productions d’orfèvrerie, mais qui trouve écho dans d’autres données archéologiques.