Dans le cadre de cette communication, on montrera les premières étapes d’élaboration d’une problématique autour du sens du mot « violence » dans le discours médiatique sur les violences faites aux femmes. Pour ce faire, il est avant tout nécessaire d’introduire la définition linguistique du terme à l’étude. Il s’agit de déterminer ses traits sémantiques et précisément ce qu’il désigne. Si ses propriétés linguistiques, et notamment son caractère abstrait, apportent une explication sur la fluctuation de son référent en fonction du contexte, elles ne permettent pas de rendre compte de la variation de son sens en discours. Par exemple, ses propriétés sémantiques ne peuvent pas expliquer l’emploi de « violence » dans « violences faites aux femmes » ou « violences sexistes ou sexuelles ». En effet, dans ce cadre, les syntagmes désignent non seulement l’ensemble des faits de violence, mais créent aussi un phénomène social en tant que tel. Pour expliquer ce point, on empruntera à la théorie de la réalité sociale (Searle 1998, Kaufmann 2002) dans laquelle le langage et le dialogisme sont particulièrement importants et à la théorie de la nomination (Siblot 1997) qui avance l’idée de la construction du sens en et par le discours.