En France, l’intégration dans les études supérieures se révèle être un moment difficile pour de nombreux étudiants (Dupont et al., 2015). C’est dans ce contexte qu’une équipe d’enseignants de BTSA s’est engagée depuis 2016 dans un dispositif d’évaluation sans note. Celui-ci consiste en la suppression de l’ensemble des notes formatives de 0 à 20, compensées par, d’une part, des commentaires qui énoncent les points positifs du travail réalisé et identifient des pistes d’amélioration en vue de préparer l’évaluation certificative, et d’autre part, sur le positionnement de la production sur l’un des quatre niveaux de maitrise de la capacité à certifier identifiés par l’équipe pédagogique. Notre communication portera sur les effets de ce dispositif sur l’estime de soi des élèves, avec une attention particulière sur le genre, l’un des déterminants choisis dans notre étude compte tenu de la différence d’estime de soi entre les deux sexes (Duru-Bellat, 2016). Notre hypothèse générale est de considérer que l’estime de soi des étudiants évalués sans note doit évaluer positivement au regard d’étudiants évalués avec note. Notre méthodologie repose donc sur la base d’une étude comparative avec des formations similaires dans trois autres établissements, évaluant traditionnellement. Le recueil auprès de 156 étudiants, en première et en seconde année, s’est fait par l’intermédiaire d’un questionnaire centré sur l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg (1965), traduite et adaptée par Vallières et Vallerand (1990) et s’inspirant des travaux de Martinot (2001). Les résultats quantitatifs ont fait l’objet de tests de comparaison moyenne entre les deux sous-populations, évaluées avec ou sans note et mettent en évidence, entre autres, des différences significatives sur le genre.