La notion de déporté en Italie, de 1945 à nos jours. Droit, politiques de la mémoire et mémoires concurrentes. - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2009

La notion de déporté en Italie, de 1945 à nos jours. Droit, politiques de la mémoire et mémoires concurrentes.

Résumé

De 1943 à 1945, près de 800.000 Italiens furent transférés de force dans les territoires sous le contrôle du IIIe Reich par l’occupant nazi en accord et en étroite collaboration avec la République de Salo. Parmi eux, l’on dénombre, au regard des catégories nazies, environ 650.000 internés militaires (détenus dans des Oflager ou Stammlager avant d’être transférés en août 1944 dans des Arbeiterlager), 100.000 travailleurs requis (dirigés vers des Arbeiterlager), 30.000 opposants politiques ou « asociaux » (envoyés en Konzentrationslager) et quelques 10.000 Juifs raflés dans le cadre de la « solution finale » et envoyés pour l’immense majorité d’en eux à Auschwitz-Birkenau, à la fois à la fois centre de mise à mort et Konzentrationslager, et pour une très petite minorité dans les Konzentrationslager de Bergen Belsen, Buchenwald, Ravensbrück ou Flossenbürg. La quasi totalité des travailleurs requis et 90% des internés militaires survécurent et rentrèrent en Italie au lendemain de la guerre. Il n’y eut en revanche qu’un millier environ de survivants juifs. A ce jour, l’on ne dispose pas de statistiques fiables concernant les opposants politiques et les asociaux. D’après leurs associations, l’on ne compterait que 10% de rescapés. Comment ces différentes catégories furent-elles perçues et nommées dans l’Italie de l’après-guerre ? Les termes de « déporté » (deportato) et de « déportation » (deportazione) s’imposèrent peu à peu pour désigner l’ensemble des individus – Juifs, opposants politiques, « asociaux » – envoyés dans les Konzentrationslager et les centre de mise à mort. Pour quelles raisons ? Avec quelles implications et quelles conséquences ? Nous le verrons, les questions de nomination sont révélatrices d’enjeux à la fois mémoriels et politiques, et la coloration donnée au terme de « déportation » a varié selon la catégorie de victimes à l’honneur et le contexte national et international.
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Dates et versions

hal-04132698 , version 1 (29-06-2023)

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  • HAL Id : hal-04132698 , version 1

Citer

Paola Bertilotti. La notion de déporté en Italie, de 1945 à nos jours. Droit, politiques de la mémoire et mémoires concurrentes.. CNRS éditions. Qu'est-ce qu'un déporté ? Histoire et mémoires des déportations de la Seconde Guerre mondiale, 2009, 9782271068279. ⟨hal-04132698⟩
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