Le diagnostic du chemin de Cruviers et de Brienne se situe sur le flanc sud-est de la colline de Serre de Brienne qui accueille à son sommet une occupation néolithique, gauloise puis romaine. L’intervention a permis de mettre en évidence plusieurs phases chronologiques : le Néolithique final, l’âge du Bronze final 2, l’âge du Fer et la période moderne. Si quatorze aménagements ont été identifiés, les réunir dans des ensembles cohérents n’est pas aisé. Ainsi l’occupation du Néolithique avec quelques fosses et un horizon de mobilier est difficile à qualifier. La répartition des artefacts, alternant silex à plat et fragments de céramique de champ pris dans la matrice de la couche, empêche de statuer sur la nature de cet horizon. Faut-il y voir un sol ou la conséquence de phénomènes de colluvionnement ? Les quelques fosses repérées sont-elles des aménagements en marge d’un ensemble plus vaste s’étendant vers le centre historique du village actuel ou, à l’opposé, les dernières structures périphériques de l’occupation sommitale de la colline ? Le constat est relativement similaire pour les indices de l’âge du Bronze final 2 qui sont majoritairement liés à des éléments de mobilier pris dans ce qui ressemble à des niveaux sédimentaires de bas de pente. Seule la présence d’une fosse de stockage de glands torréfiés plaide, faiblement, pour la proximité d’un habitat. Les traces de l’âge du Fer sont toutefois les plus nombreuses. Une concentration de vestiges dans une tranchée pourrait ainsi indiquer la présence d’un petit noyau d’habitat du ve s. av. J.-C. Pourtant, la paléotopographie, le contexte de pente et les labours contemporains ne facilitent pas la lecture. À l’instar des indices du Néolithique, faut-il voir là les conséquences de l’occupation de l’oppidum de Brignon à cette période ? Seules les sépultures modernes présentent un ensemble clair et homogène. On s’interrogera cependant sur leur apparent isolement, ainsi que sur leur orientation. Cette dernière respecte davantage la topographie que la position attendue pour des inhumations de l’ère chrétienne. Cette opération aura également permis de préciser l’étendu de la ville antique. L’emprise urbaine envisagée jusqu’alors plaçait ses limites au sudest de notre intervention. L’absence d’aménagements de la période romaine sur la zone explorée indiquerait que l’enceinte fossoyée protohistorique envisagée par Michel Piskorz perdurerait à la période suivante. Ainsi la colonnade des fouilles Amalric des années 1960 serait peut-être à rattacher à un édifice particulier en bordure de la voie permettant l’accès à Briginno.