La période contemporaine est marquée par un retour de discours souvent qualifiés de populistes et qui opposent les élites au peuple, ces deux pôles étant plus des idéaux types que des réalités concrètes (Rosanvallon, 2020). Cela s’atteste y compris dans les sciences sociales avec une certaine fortune de représentations binaires opposant le haut et le bas, le centre et la périphérie… L’aménagement et l’urbanisme contemporains semblent pourtant aux antipodes de telles partitions idéologiques. Si, en effet, il a été plus qu’utile d’opposer la ville vécue à la ville conçue, de critiquer les urbanismes technocratiques, des hommes de bonne volonté et des promoteurs (Lefebvre, 1968), désormais le langage des aménageurs semble avoir intégré les regards des sciences sociales aussi bien que les démarches artistiques portant sur la ville.