Dans les vallées de la Haute Seine et de l’Yonne, les dotations funéraires retrouvées dans les sépultures du Bz C2 au Ha A1 sont particulièrement riches, avec des panoplies de bronzes variés : parures, attaches vestimentaires, outils et armes fabriqués en alliage cuivreux. Les habitats contemporains ne livrent que quelques rares objets métalliques « perdus » et les dépôts terrestres ou en milieu fluvial restent peu nombreux. Une question se pose alors : est-il possible de caractériser le flux de bronze en circulation au sein de ces communautés locales de la fin de l’âge du Bronze à partir des seuls objets retrouvés dans les différents contextes fouillés (sépultures, habitats, dépôts) ? Quelle représentativité pour ces articles retrouvés par rapport à la production bronzière contemporaine et, par ailleurs, sont-ils de bons indicateurs de l’ampleur de la circulation du métal ? Ainsi, comment déterminer, ou évaluer, le poids de bronze indispensable pour vivre et affirmer son statut économique et social à la fin de l’âge du Bronze, alors que les informations principales, qui proviennent des viatiques des défunts, sont biaisées dès le choix du traitement des morts ? La ferme correspond à la cellule économique de base de cette société ; à partir de l’estimation moyenne du nombre de personnes de la famille qui l’exploite (8 ou 9 individus), il est possible de proposer des hypothèses sur les équipements métalliques indispensables pour exploiter les terres, pour se doter en armes, en parures et en objets personnels divers. Des valeurs de masses, bien plus élevées que celles recueillies, sont ainsi proposées à la discussion en regard des données strictement issues de la fouille des différents sites. L’ampleur de la circulation du métal au sein de la société des vivants se voit affirmée, très à la hausse, avec ses conséquences en termes économique et social.