Conséquence de la gonarthrose, l'arthroplastie totale du genou est une chirurgie en croissance mondiale : +148% (USA, 2000-2014), +210% (Suède, 1995-2015). Du fait d'une forte demande d'une population jeune (<65 ans), plus active, et dont la durée de vie s'accroit, elle est plus courante. La physiopathologie étant différente entre les sexes, une croissance différenciée a été observée ces dernières années. Face à la pression plus forte sur les systèmes de santé et, pour anticiper les futures problématiques de gestion et de financements, des pays ont mené des études prospectives. Selon les régressions utilisées (poisson, linéaire ou logistique), différents scénarios en résultent à 2030 : +147% (USA), +63% (Suède). L'objectif de l’étude est de déterminer quel serait le scénario prospectif le plus adapté à la France afin de démontrer les perspectives et la place possible d'innovations dans ce secteur (notre étude se développe dans le cadre du projet ANR, FollowKnee). Methodes Les données sont issues du PMSI et incluent les patients ayant subi un acte d'arthroplastie total du genou entre 2009 et 2019. Le PMSI permet de décrire de façon synthétique et standardisée l'activité médicale des établissements de santé. Il repose sur l'enregistrement de données médico-administratives normalisées dans un recueil standard d'information. Les analyses du taux d'incidence (pour 100000 habitants) ont été menées par régression de poisson, linéaire et logistique, et comparées par RMSE. Une valeur faible implique une meilleure précision. Le Root Mean Square Error est un indice qui fournit une indication par rapport à la dispersion ou la variabilité de la qualité de la prédiction. Resultats En 2019, 102655 prothèses ont été posées (Hommes: 39892, Femmes: 62763). L’âge moyen est 70,7±9 ans (Hommes : 69,9±9, Femmes : 71,1±9). Entre 2009 et 2019, le taux d'incidence a cru de 55% (Hommes: +73%, Femmes: +46%). Les projections à 2050 sont en figure 1. D'après le RMSE, la meilleure prédiction pour les hommes et les femmes s'obtient en régression logistique (0.9 et 1), par rapport à la linéaire (1.2 et 1.4) et poisson (2.3 et 2). Conclusion Bien que des différences de croissance et d’âge apparaissent entre les sexes, la dynamique est commune (régression logistique) avec une croissance moyenne. A moins d'un choc extérieur (économique, démographique, médical), le taux d'incidence est amené à se stabiliser. Ces résultats nous permettent d'envisager un marché ouvert et une segmentation des offres innovantes en fonction du genre.