Les profits de guerre de Kuhlmann (1914-1923) - Archive ouverte HAL Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Histoire, économie et société Année : 2022

Les profits de guerre de Kuhlmann (1914-1923)

Résumé

Cas unique dans la chimie française, Kuhlmann est typique des grandes firmes industrielles du Nord occupé en 1914-1918, à la fois victimes et profiteurs de guerre. 95 % de ses capacités de production étant en « pays envahi », elle était a priori condamnée à mort. Pourtant, au lendemain de la guerre, elle est prospère et a changé de dimension : cette firme familiale régionale, qui se tenait à l’écart des marchés financiers, est devenue un groupe national, présent sur l’ensemble du territoire français et coté aux bourses de Lille et de Paris ; jusqu’alors cantonnée à la chimie minérale, elle s’est diversifiée dans la chimie organique. Les administrateurs repliés à Paris ont en effet mené une stratégie de croissance externe rapide visant l’expansion et la diversification. D’une part, de multiples acquisitions d’usines ont permis d’augmenter rapidement les productions pour répondre à la demande militaire et civile (agricole). D’autre part, Kuhlmann joue un rôle de premier plan dans la fondation de la « Compagnie nationale des matières colorantes », appelée à contester le monopole allemand. Cette stratégie n’aurait pas été possible sans le soutien actif de l’État, l’alliance avec de puissants groupes miniers et industriels, ni le soutien de grandes banques (CCF, Paribas). La nécessaire ouverture du capital a cependant été maîtrisée, et le déclin des grandes familles lilloises dans le contrôle du groupe est relatif.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-04112328 , version 1 (31-05-2023)

Identifiants

Citer

Jean-Luc Mastin. Les profits de guerre de Kuhlmann (1914-1923). Histoire, économie et société, 2022, 41e année (3), pp.108-142. ⟨10.3917/hes.223.0108⟩. ⟨hal-04112328⟩
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