L’opération 2022 constituait la dernière d’une série d’interventions sur ce site. Débuté en 2016 par la redécouverte de l’épave, le cycle d’opération mené par notre équipe a permis de réaliser la fouille de 20 m² environ dans différents secteurs de l’épave. Les ancres, principaux vestiges visibles à l’origine, ont été toutes étudiées, même si deux petits jas en plomb (E et F) n’ont pas été entièrement dégagés. Les deux extrémités de la quille sont connues, et les travaux ont montré qu’elle est constituée d’au moins trois pièces distinctes. Du bordé, très fragmentés, quelques éléments ont pu être observés, notamment les principales dimensions des planches ainsi que les essences employées. La membrure a également été mis au jour en partie même si la rupture de toutes les pièces sur l’axe longitudinal ne permet pas de déterminer l’alternance entre varangues et demi-couples. L’étude du mobilier de bord, découvert dans une cambuse dont on discerne une partie des éléments fonctionnel : foyer, meule rotative, vaisselle, permet de préciser la datation du naufrage, au milieu du IIe s. av. J.-C., qui est confirmée par les amphores gréco-italiques appartenant à la cargaison. Celle-ci a fait l’objet d’un important pillage à partir des années 1970. Néanmoins, le sondage réalisé en 2022 a montré que certaines amphores, par ailleurs bien conservées, avaient roulé en direction du sud de l’épave et se trouvaient scellées par une importante épaisseur de sédiments. En l’état actuel des travaux réalisés, l’ensemble des structures du navire supposément conservées ont été fouillées et étudiées. A cette profondeur, l’équipe et les moyens mis en œuvre ne permettent pas d’assurer la fouille exhaustive de la cargaison probablement préservée sous le sédiment, qui permettrait d’avoir, peut-être, d’en avoir une meilleure vision en quantité et en typologie. La fouille de ce secteur ne pourra être conduite qu’en mettant en œuvre une plus grande quantité de matériel et de personnel, depuis un plus gros support surface.