Cet ouvrage qui s’appuie sur l’Analyse Critique du Discours, la méthodologie historico-discursive de Reisigl et Wodak tente d’étudier les différentes formes de mise en discours de l’indignation espagnole (dans les plateformes numériques et les rues) inhérente aux crises du mouvement social dit Spanish Revolution ou 15-M (15 mai 2011). Il se compose de trois chapitres et d’un prologue tiré d’une conférence de Van Dijk et qui porte la signature de ce dernier. En s’appuyant sur une stratégie de déconstruction [délégitimation] et de reconstruction (via les discours multimodaux inscrits sur les pancartes, les affiches et places publiques, etc.), les indignés (anonymes) tentent de bousculer et/ou révolutionner l'ordre établi ou le statu quo. En outre, Spanish Revolution se constitue en véritable retentissement et prolongement du vibrant appel de Hessel, donnant ainsi la preuve que l’indignation est toujours endémique au sein des sociétés actuelles, ce qui nous emmène à psycho-socio-analyser les nouveaux mouvements sociaux et l'idéologie protestante. Faisant office des campements des places publiques, le mur Facebook de Spanish Revolution arrive à créer « une fédération des protestations et des revendications » (Mam Lam Fouck & Moomou, 2017), au nom et pour le citoyen du monde appelé à adhérer à la cause unique qu’est l’indignation. Les topiques du pathos qui ont été mis à contribution suscitent chez les internautes un sentiment d’indignation, de résistance et d’espoir face aux astuces néolibérales : l’abus de confiance, l’escroquerie en coaction, le mensonge programmé et la ruse de la raison. Tout ceci constitue la quintessence des formes locales et globales de signification qui ont été analysées à travers des structures textuelles et iconiques.