Une fouille archéologique a été réalisée à Tours (Indre-et-Loire) au lieu-dit « Les Hauts de Sainte Radegonde ». Le site avait été découvert par Gregory Poitevin et son équipe lors d’une campagne de diagnostic réalisée en 2016. Cette opération préventive a permis d’explorer une occupation diachronique sur une surface d’environ 2,3 hectares. Les occupations du Néolithique avant tout erratiques ne concernent que quatre fosses très érodées dispersées sur la zone d’étude. À ces découvertes s’ajoutent des éléments mobiliers du Néolithique Ancien et du Néolithique moyen piégés au sein d’une vaste dépression. Deux bâtiments du Bronze final sont datés par analyse radiocarbone. Ils constituent les seuls témoins d’occupation identifiés dans la zone d’étude et témoignent de probables habitats ouverts presque intégralement disparus. Les vestiges d’un habitat ouvert et de monuments funéraires hallstattiens se développent dans la zone d’étude. Il s’agit de deux enclos quadrangulaires du Hallstatt D3/La Tène A appartenant à une nécropole dont l’importance et les limites ne sont pas précisément circonscrites. Plusieurs bâtiments et structures en creux associés se développent en trois secteurs de la zone d’étude et délimitent un secteur à vocation agropastorale. À partir du haut Moyen Âge se met en place un réseau parcellaire qui se modifie et évolue jusqu’à nos jours. Mais c’est véritablement à partir du haut Moyen Âge, peut-être sous l’égide des Moines de l’abbaye de Marmoutier que ce réseau de parcelles agraires se met en place, entre les VIe et VIIIe s. Par la suite, les éléments de datation font défaut pour appréhender l’évolution de ce terroir qui a pu connaître une période de déclin. Plus probablement, l’occupation a pu se déplacer sur le plateau en fonction de l’évolution de l’organisation sociale comme semblent le démontrer les occupations contemporaines. C’est avec le second Moyen Âge, entre le XIIIe et le XVIIIe s., que se développent de nouvelles partitions qui organisent le paysage sans structuration apparente. Les données de fouille renvoient l’image d’occupation avant tout agricole en lien avec des établissements situés pour l’essentiel en dehors de la zone de fouille. Il s’agit du domaine de la Chambrerie à partir du XVIe s., et l’exploitation agricole de la Vacherie dans le 1er quart du XVIIe s. pour celles attestées par les textes anciens ou figurées sur le cadastre. Enfin, à la période moderne et contemporaine se développe un réseau parcellaire où se mêlent davantage de structures agraires. Un des principaux apports de la fouille a trait à l’évolution d’une portion de terroir sur un millénaire et demi entre le VIe s. et nos jours. Ces données viennent compléter les études et projets collectifs de recherche en cours sur le plateau nord de Tours.