Cet article démontre qu'il est nécessaire de bien réfléchir au projet de « normaliser » la réadmission dans les relations extérieures de l’UE, plus particulièrement dans un contexte régional où les rapports d'interdépendance entre acteurs étatiques ont changé radicalement au cours des deux dernières décennies. Si d’aucuns reconnaissent la faible corrélation entre la coopération en matière de réadmission et la politique des visas, créer un lien de conditionnalité entre ces deux domaines ne saurait garantir la coopération durable des pays tiers, surtout lorsque ces derniers sont, aujourd’hui, en mesure de capitaliser sur leur position stratégique vis-à-vis de certains États membres de l’UE.