A decisive debate
Un débat décisif
Résumé
This contribution is a commentary on the minutes of the meeting of the Conseil Supérieur de l'Instruction Publique of January 14, 1881, during which a new doctrine concerning the awarding of scholarships for secondary education was elaborated. Among the members of the Conseil, there was a consensus that lack of wealth should be a criterion for awarding scholarships. Yet,there was a discussion on the point of knowing what should be, from then on, the respective share of family services and the merit of the student : a discussion that was finally decided in favor of the student's merit, under pressure from Paul Bert and Charles Zévort. Finally, the proposal to grant a preferential treatment to the children of professors arose, but was not retained. In short, the study of the document allows us to observe how the rules for awarding scholarships to high schools and colleges were changed on that day into a new era, more meritocratic, more in line with the republican ideal ; which does not mean that the meritocratic ideal was fully realized, far from it.
Cette contribution constitue le commentaire du compte rendu de la séance du Conseil supérieur de l’Instruction publique du 14 janvier 1881, durant laquelle se concrétise une nouvelle doctrine en matière d’attribution des bourses de l’enseignement secondaire. Parmi les membres du Conseil, le consensus s’opère sans difficulté quant au fait que le défaut de fortune doit constituer un critère d’attribution des bourses. En revanche, une discussion s’installe sur le point de savoir quelle doit être, désormais, la part respective des services familiaux et du mérite de l’élève : discussion finalement tranchée au profit du mérite de l’élève, sous la pression de Paul Bert et de Charles Zévort. Enfin, subrepticement, surgit la proposition d’accorder un régime de faveur aux enfants de professeurs, qui n’est cependant pas retenue. En somme, ce que l’étude du document permet d’observer, c’est comment les règles d’attribution des bourses des lycées et collèges basculent ce jour-là dans une nouvelle ère, plus méritocratique, plus conforme, à ce titre, à l’idéal républicain ; ce qui ne veut pas dire que l’idéal méritocratique est dès lors pleinement réalisé, loin de là.