Introduction > Le cancer de la vessie est aujourd'hui classé en huitième position des cancers les plus fréquents en France. Le parcours de soins de ce cancer est, cependant, mal connu. Méthodes > Une enquête téléphonique a été menée en France auprès de quinze professionnels de santé, dix patients et cinq aidants entre novembre 2020 et mars 2021. Les objectifs de cette enquête étaient d'identifier les grandes étapes du parcours de soins des patients atteints d'un cancer de la vessie localement avancé ou métastatique, selon l'angle médical, émotionnel et sociétal, les freins y étant associés et les initiatives à mettre en place pour l'améliorer. Introduction Le cancer d'origine vésicale est dans 90 % des cas un carcinome urothélial, dont l'incidence est de 13 000 nouveaux cas diag- nostiqués chaque année en France [1], le plaçant en huitième position des cancers les plus fréquents. Il arrive au quatrième rang des cancers masculins et au quatorzième rang des cancers féminins et est responsable d'environ 5000 décès par an en France (3778 décès chez les hommes et 1235 décès chez les femmes, observés en 2017). Il est ainsi le septième cancer le plus mortel en France [1]. Les principaux facteurs de risque du cancer de la vessie sont l'âge, avec une moyenne d'âge au diagnostic de 73 ans chez l'homme et 78 ans chez la femme [2], et le tabagisme [3]. Un fumeur a, en effet, environ 5,5 fois plus de risque de développer la maladie par rapport à un non-fumeur. En France, le tabagisme serait responsable de 53 % des cas de tumeurs de la vessie chez les hommes et de 39 % chez les femmes [4]. Les autres facteurs de risque sont l'exposition professionnelle à des substances, comme les amines aromatiques, à des agents infectieux (ex : schistosome), ou à certains médicaments (ex : traitement anté- rieur à base de cyclophosphamide). Les facteurs de risque associés au carcinome urothélial en font historiquement un cancer principalement masculin [5]. Le diagnostic de ce cancer peut être retardé, à cause de symp- tômes cliniques non spécifiques pouvant laisser penser, notam- ment, à une infection urinaire, tels qu'une augmentation de la fréquence urinaire, de l'urgence mictionnelle et une dysurie, qui Résultats > Plusieurs freins ont été identifiés à différentes étapes du parcours, notamment le manque de connaissance des facteurs de risque et signes d'alerte de la maladie par le grand public et certains professionnels de santé, les difficultés liées à la consultation d'annonce, le manque d'accompagnement psychologique pour les patients et aidants, le manque d'informations don- nées sur la maladie et les soins de support. Discussion > Ces résultats ont permis d'identifier ainsi trois grandes initiatives qui permettraient d'améliorer le parcours de soins dans sa globalité et la qualité de vie des patients et de leurs aidants : 1/mise en place d'une campagne de sensibilisation du grand public sur le cancer de la vessie ; 2/création de livrets à destination des patients et de leurs aidants pour leur fournir une source d'informations fiables ; et 3/la création d'outils de communication entre soignants et patients pour faciliter les échanges lors des consultations.