Le rapport culturel des jeunes à l'institution sportive
Résumé
Cet article discute la thèse selon laquelle toutes les pratiques ludomotrices tendraient a s'aligner sur la culture sportive sous l'effet d'une pression institutionnelle en faveur du sport. A cette fin, il met l'accent sur la capacité des individus à faire valoir leurs propres aspirations et sur la transformation de ces aspirations selon les situations de pratique. Des entretiens ont été menés dans une perspective biographique auprès de 18 jeunes, d'un niveau sportif modeste ou moyen. La moitie fait partie des classes populaires, l'autre des classes moyennes. L'enquête examine les activités physiques volontaires que ces pratiquants ont effectuées dans divers contextes sociaux, et les préférences qu'ils ont manifestées à leur égard. Les résultats montrent que la propension avec laquelle ces jeunes se réfèrent à la culture sportive pour orienter leurs conduites dépend de la façon dont ceux-ci définissent la situation dans laquelle ils agissent. En club ils témoignent d'une assez forte adhésion à la culture sportive. Néanmoins, même dans cette situation leurs conduites ne se réduisent pas à une simple quête de la performance. Cette adhésion s'exprime aussi en dehors du cadre fédéral puisque l'exemple sportif secrète de nombreux jeux de compétition auto-organisés. Toutefois, il ne s'agit pas la d'une pure imitation du sport mais plutôt d'une réinterprétation culturelle en fonction des contraintes et des finalités qui sont spécifiques à ce contexte. En revanche, la faveur qu'une partie d'entre eux accorde après 15 ans aux activités physiques de pleine nature témoigne de la distance qu'ils savent prendre avec la culture sportive au moment des vacances.