Sorti de l’école de la magistrature en 1979, François Molins a mené l’essentiel de sa carrière au parquet (Carcassonne, Bastia, Lyon, Angers...). En 2004, il devient procureur de la République du Tribunal de Bobigny au moment des émeutes de Clichy-sous-Bois. Après avoir été directeur de cabinet de deux gardes des Sceaux (2009-2011), il est nommé procureur de la République du TGI de Paris et doit gérer ses premiers dossiers antiterroristes (Montauban et Toulouse en mars 2012, tuerie du musée juif de Bruxelles en juin 2014, etc.). Le grand public le découvre surtout au moment des attentats de janvier et novembre 2015, à travers ses points presse diffusés en direct à la télévision. Le 26 octobre 2018, il quitte ses fonctions au parquet de Paris et devient procureur général près la Cour de Cassation. Dans cet entretien, il revient sur le rôle des médias et le fonctionnement de la communication judiciaire dans les contextes d’attentats. C’est la première fois que je m’exprimais publiquement dans les médias. J’avais vu d’autres collègues faire ce type d’exercice lorsque j’étais au parquet général de Bastia. Là, ce n’est pas moi qui aurais dû le faire car c’est le chef du parquet qui communique, en général. Mais comme c’était l’été, le procureur de l’époque était en congé. La pression médiatique était telle qu’on s’est rendu compte que la solution la plus simple était la prise de parole publique. Cela permet de se donner du temps en fixant un rendez-vous avec les journalistes. Ce genre de dossier suscite toujours beaucoup d’émoi…