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Article Dans Une Revue Lignes Année : 2021

Policies of the excepted: a right, the ass between two thrones

Politiques de l'excepté : un droit, le cul entre deux trônes

Résumé

The rise of the notion of exception in law goes hand in hand with a double meaning of the word "state": that which, in its initial capital letter, designates the administration of power, and that which, in the small letter of its common usage, signifies any stability of a situation. In this configuration, the law itself imposes a double vocation: that of perpetuating a power such as it has been established in fact, and that of recognizing a duty to be, the adequacy to a principle of legitimacy. The notion of exception is perhaps in this respect nothing more than a symptom of this paradoxical injunction: it inscribes in the law what cannot be recognized in it, by assigning it a transitory function. It thus presents as legally necessary what the law cannot claim to perpetuate. The state of exception thus supposes a suspended time, in which the State recognizes itself as both legally all-powerful and legitimately failing. It is this recognition of illegitimacy that we call "exception". But by this measure, who is excluded? And of what does this exception become the pretext?
La montée en puissance de la notion d'exception dans le droit va de pair avec un double sens du mot « état » : celui qui, mis en majuscule initiale, désigne l'administration du pouvoir et celui qui, dans la minuscule de son usage commun, signifie toute stabilité d'une situation. Dans cette configuration, le droit lui-même s'impose une double vocation : celle de pérenniser un pouvoir tel qu'il s'est instauré de fait, et celle de reconnaître un devoir-être, l'adéquation à un principe de légitimité. La notion d'exception n'est peut-être à cet égard rien d'autre qu'un symptôme de cette injonction paradoxale : elle inscrit dans le droit ce qui ne peut pas y être reconnu, en lui assignant une fonction transitoire. Elle présente donc comme juridiquement nécessaire ce que le droit ne peut pas prétendre pérenniser. L'état d'exception suppose ainsi un temps suspendu, dans lequel l'État se reconnaît à la fois légalement tout-puissant et légitimement défaillant. C'est cette reconnaissance d'illégitimité qu'on nomme « exception ». Mais à cette aune, qui s'excepte ? Et de quoi cette exception devient-elle le prétexte ?
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Citer

Christiane Vollaire. Politiques de l'excepté : un droit, le cul entre deux trônes. Lignes, 2021, 65 (2), pp.25-35. ⟨10.3917/lignes.065.0025⟩. ⟨hal-04053688⟩
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